© AFP RYAD KRAMDI
Plusieurs manifestants ont été arrêtés, lundi, par les services de sécurité, à travers le territoire algérien où des manifestations ont été organisées pour célébrer le deuxième anniversaire du hirak et réclamer le départ du régime, a constaté l’AFP.
Dans un post sur Facebook, le Comité national de libération des détenus (CNLD) a fait état de plusieurs arrestations et de l’agression de l’activiste politique et ancien candidat à la présidentielle, Rachid Nekkaz au cours d’un meeting à Mostaganem à l’occasion du deuxième anniversaire du déclenchement du mouvement anti-régime.
A Alger où des milliers de manifestants ont défilé pacifiquement pour réclamer le changement, le CNLD a fait état de dizaines d’interpellations.
La même source a également signalé l’arrestation toujours à Alger du coordinateur national du Mouvement Démocratique et Social (MDS), Fatehi Ghares ainsi que de Wahid Benhala (membre du bureau national).
Dans d’autres wilayas comme Tebessa, Oran et Tiaret, M’Sila ou Mostaganem, le CNLD a noté également l’arrestation de dizaines de manifestants.
A Mostaganem, le CNLD fait également état de l’agression de Rachid Nekkaz lors d’une tentative d’interpellation policière alors qu’il prenait la parole publiquement durant une manifestation pacifique.
La scène a été filmée et relayée en direct sur le compte Facebook de ce militant politique, libéré vendredi après plus de 440 jours de détention provisoire alors qu’il observait une grève de la faim de 29 jours.
Une autre vidéo filmée en direct et diffusée sur le même compte montre M. Nekkaz en train d’être transporté à l’hôpital suite à son agression.
De nombreuses manifestations et rassemblements ont été organisés ce lundi en Algérie, à l’occasion de l’An II du déclenchement du Hirak populaire, le 22 février 2019.
Donnant l’écho aux marches de Kharrata et de Khenchela, du 16 et du 19 février derniers, des milliers d’Algériens sont sortis dans plusieurs grandes villes du pays tels Alger, Annaba, Tébessa, Bejaia, Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdes, Sétif, Oran, Tlemcen et Sidi Bel Abbès pour réclamer encore et toujours « le changement profond » et le « départ du système, tout le système ».
Ils donnent d’emblée le ton « Nous ne sommes pas venus pour faire la fête, mais pour réclamer votre départ ».
Durant plusieurs heures, Alger a vibré au rythme des manifestants qui ont repris en chœur l’essentiel des slogans du Hirak « Algérie, libre et démocratique », « Etat civil et non militaire », « y’en a marre des généraux », « vous dégagerez tous! » et « l’heure fatidique a sonné ».
Outre des citoyens de divers horizons, la marche a été marqué par la présence de nombreux acteurs politiques, dont le président du RCD, Mohcine Belabbas, le porte-parole du MDS, Fathi Gharas qui a été interpellé avant d’être relâché, Mahmoud Rechedi, secrétaire général du Parti Socialiste des Travailleurs et aussi l’ancien coordinateur de l’instance présidentielle du Front des Forces Socialistes, Ali Laskri, les activistes Karim Tabbou et Smaïl Lalmas.
Avant de se quitter, les manifestants se sont donné le mot pour revenir encore, plus nombreux, vendredi prochain pour signer définitivement le retour du Hirak, ce mouvement qui a chassé le président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir après 20 ans de règne controversé.