Alger s’acharne sur Boualem Sansal: 10 ans de prison requis contre l’écrivain franco-algérien

Boualem Sansal

Alger poursuit son escalade répressive en requérant 10 ans de prison ferme contre l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé par le régime algérien d’« atteinte à l’intégrité territoriale ». Arrêté arbitrairement depuis le 16 novembre dernier dès son arrivée à l’aéroport d’Alger, l’intellectuel est devenu la cible d’un procès politique fortement critiqué par la communauté internationale et la France, où l’affaire a provoqué un vaste mouvement de soutien.

Ce procès controversé, qui se déroule devant le tribunal correctionnel de Dar El Beida, reflète une dérive autoritaire du pouvoir algérien, fragilisé sur la scène internationale depuis la reconnaissance par la France en juillet 2024 d’un plan marocain d’autonomie du Sahara. Alger, vexé par les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé proche de l’extrême droite, l’accuse notamment d’avoir soutenu une revendication marocaine historique sur des territoires frontaliers.

Parmi les charges retenues contre Boualem Sansal figurent « l’atteinte à l’unité nationale », « outrage à corps constitué », ou encore des « pratiques nuisant à l’économie nationale ». Des accusations largement perçues comme fabriquées par ses soutiens, qui dénoncent une manipulation judiciaire visant à réduire au silence une voix dissidente.

Le verdict, attendu pour le 27 mars, pourrait renforcer davantage les tensions déjà vives entre Paris et Alger, et confirmer l’image d’un régime algérien de plus en plus autoritaire et intolérant envers ses intellectuels et opposants.

 

LNT

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