Réception officielle à Marrakech en célébration de la Journée internationale de la lutte contre la pêche INDNR
Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, des Eaux et Forêts et du Développement durable, Aziz Akhannouch a souligné, mercredi à Marrakech, la nécessité de promouvoir la conservation des ressources halieutiques pour assurer un développement durable des économies de la région de la Méditerranée, tout en contribuant au développement des communautés côtières qui doivent jouer un rôle accru dans l’effort de collecte de données et de recherche collective.
Dans une allocution à l’ouverture de la Conférence de haut niveau de la Commission Générale des Pêches pour la Méditerranée (CGPM) sur les initiatives « MedFish4Ever », M. Akhannouch a fait constater qu’en Méditerranée, les stocks halieutiques s’amenuisent et les répercussions socio-économiques sur les marins pêcheurs qui sont issues de cette situation sont « une source de préoccupation » des pouvoirs publics.
Après avoir noté que le souci d’amélioration de la durabilité des pêcheries est partagé par tous (Gouvernements, FAO, CGPM, opérateurs, ONG, industriels et société civile), le ministre a expliqué qu’en plus de la pollution et des effets du changement climatique, l’exploitation massive des ressources halieutiques est également une des sources de cette dégradation, notamment quand elle est pratiquée de manière illégale, non déclarée et non réglementée.
C’est dans ce sens, a-t-il indiqué, que le Maroc a opté pour la responsabilité et le devoir en forgeant une stratégie forte et intégrée pour la bonne gouvernance de ses richesses halieutiques « la Stratégie Halieutis » qui, après 10 ans de sa mise en œuvre, a enregistré des avancées significatives et les perspectives d’avenir laissent envisager un grand développement de ce secteur.
De même, le Royaume, aux côtés de nombreux partenaires tels la FAO, a soumis l’initiative climatique pour une « Ceinture Bleue » a-t-il rappelé, ajoutant que cette initiative, basée sur les modèles de l’économie circulaire et de l’économie bleue, vise à renforcer la résilience des écosystèmes, des ressources marines vivantes et des communautés côtières et à faire de la pêche et de l’aquaculture un facteur majeur de croissance économique bleue et de développement inclusif et résilient, conforme à l’Objectif de Développement Durable 14 (ODD14).
Dans ce sillage, M. Akhannouch a indiqué que le Maroc se réjouit d’avoir placé le développement durable au cœur des priorités de son action publique, notant que depuis le sommet de la Terre à Rio tenu en 1992, le Royaume fut parmi les premiers à adhérer à cette prise de conscience en ratifiant les conventions internationales consacrées à cette problématique et en adoptant des programmes d’action nationaux en la matière, visant à allier croissance économique pérenne, développement durable et solidarité sociale.
Déjà en 2005, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), a été l’expression forte de la volonté Royale de faire du développement humain à la fois une finalité et un facteur dynamisant du nouveau profil de la croissance, a-t-il relevé, ajoutant que dans la continuité de cette vision, la Stratégie Nationale de Développement Durable, mise en place en 2017, a consacré tout un enjeu à la promotion du développement humain et à la réduction des inégalités sociales et territoriales, en plus des enjeux liés à la durabilité des ressources nationales et des écosystèmes.
Dans le même sens, le Maroc est bien engagé dans le processus de mise en œuvre des ODD notamment ceux liés à l’éradication de la pauvreté, l’élimination de la faim, l’éducation équitable, l’égalité des sexes, la garantie d’accès aux services d’alimentation en eau, et bien sûr, l’objectif 14 visant à conserver et à exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins de développement durable, a noté le ministre.
M. Akhannouch s’est, dans ce sillage, félicité de l’engagement et des efforts de la Commission Européenne, de la FAO et de la CGPM en faveur du développement durable de la pêche, en particulier, son segment artisanal dans une perspective de contribution à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté en Méditerranée.
Il s’est dit ainsi persuadé que cette importante Conférence constituera l’occasion de continuer la réflexion approfondie sur les moyens à mettre en œuvre pour développer et instaurer une gouvernance améliorée renforçant la durabilité de la pêche en Méditerranée tenant compte de la dimension environnementale, économique et sociale, et la définition de stratégies communes et d’actions de coopération à l’appui du développement de la pêche artisanale.
« Pour y parvenir, nous pensons qu’il est important de considérer des solutions adaptées à chacun des pays concernés, prenant en compte leurs spécificités et contraintes, et de définir des mécanismes techniques et financiers de mise en œuvre », a-t-il soutenu.
Et de poursuivre que cette rencontre « s’inscrit dans le contexte de la transition actuelle qui engage nos sociétés autour des enjeux de l’environnement, de la sécurité alimentaire, de la lutte contre la pauvreté et du développement social, en prenant en considération les effets avérés du changement climatique », expliquant qu’en portant toute l’attention requise au développement économique et social au sous-secteur de la pêche artisanale, « notre ambition serait d’assurer l’autonomisation des communautés des pêcheurs artisanaux et de faire en sorte que celles-ci puissent jouir de leurs droits fondamentaux ».
Enfin, M. Akhannouch n’a pas manqué d’exprimer son souhait de voir les décisions prises au cours de cette rencontre « s’inscrire en continuité de notre engagement lors de la Conférence de haut niveau à Malte en mars 2017 pour la Déclaration MedFish4Ever ».
Cette Conférence de haut niveau réunit les signataires de la Déclaration « MedFish4Ever » afin de faire le point sur les progrès réalisés, de renouveler les engagements pris et de faire avancer le dialogue en vue de garantir la durabilité environnementale, économique et sociale des pêches en Méditerranée sur le long terme.
Ce conclave intervient en vue de renouveler les engagements pris au titre de la Déclaration « MedFish4Ever », signée en 2017 par 16 pays riverains de la Méditerranée à savoir l’Albanie, l’Algérie, la Bosnie-Herzégovine, Chypre, la Croatie, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, Malte, Monaco, le Monténégro, le Maroc, la Slovénie, la Tunisie, la Turquie ainsi que la Commission européenne pour lutter contre les menaces auxquelles les stocks de poisson font face dans la région.
LNT avec MAP