Airbus en forme face à Boeing toujours dans le rouge
Airbus affiche une santé financière solide pour le troisième trimestre 2025, tandis que son principal concurrent américain, Boeing, reste dans le rouge. Le géant européen a vu son bénéfice net bondir de 14 % à 1,1 milliard d’euros, porté par les bonnes performances de ses branches Défense et Hélicoptères. Son chiffre d’affaires a également progressé de 14 %, atteignant 17,8 milliards d’euros, et s’établit à 47,4 milliards sur les neuf premiers mois de l’année, dont 9,2 milliards pour la branche Défense, en hausse de 19 %.
Ces résultats reflètent « le niveau des livraisons d’avions commerciaux ainsi qu’une solide performance dans les secteurs Defense and Space et Hélicoptères », a déclaré le PDG d’Airbus, Guillaume Faury. Boeing, en revanche, a affiché une perte trimestrielle de 5,3 milliards d’euros malgré un rebond des livraisons, pénalisé par les coûts du programme bicouloir 777X, en retard.
Airbus maintient son objectif de livrer 820 avions en 2025, malgré des retards liés à la chaîne d’approvisionnement. Trente-deux appareils attendent encore des moteurs, contre soixante début été, grâce à la reprise progressive des sous-traitants Pratt & Whitney et CFM (Safran-General Electric). Airbus a livré 507 appareils jusqu’en septembre et prévoit d’augmenter les livraisons vers la fin de l’année.
Le constructeur a toutefois revu à la baisse la montée en cadence de l’A220, qui passera à 12 appareils par mois en 2026 au lieu de 14. L’A220, assemblé au Canada et aux États-Unis, complète la famille A320 sur le segment moyen-courrier. Airbus reste confiant pour l’A320, dont la production pourrait atteindre 75 avions par mois en 2027 avec dix lignes d’assemblage mondiales.
Sur le plan commercial, Boeing devance Airbus en commandes nettes en 2025 : 774 contre 514 fin septembre, soutenu par la politique américaine visant à favoriser les commandes de l’avionneur national. Boeing a notamment engrangé 50 commandes de 787 pour Turkish Airlines et 14 pour Uzbekistan Airways. Selon l’expert Florian Aknin (Roland Berger), « Boeing fait une très forte année sur le long-courrier, mais cela ne remet pas en question la supériorité d’Airbus sur le moyen-courrier ».
Airbus peut se réjouir d’une victoire symbolique : l’A320, entré en service en 1988, est devenu l’avion le plus vendu au monde, détrônant le Boeing 737. Ce succès repose sur les difficultés rencontrées par le 737 MAX et la performance de la famille A320neo, notamment l’A321XLR capable de rivaliser avec certains long-courriers et d’ouvrir de nouvelles liaisons.
LNT avec AFP
