Ahmed Lahkim, Marocain de naissance, est aujourd’hui à la tête d’un parti politique français de création récente, (2016).
Dans l’entretien qui suit, il explique pourquoi et comment l’Union démocratique pour la Liberté, Égalité, Fraternité, UDLEF, peut apporter du nouveau dans le paysage politique de l’Hexagone.
La Nouvelle Tribune:
Parlez-nous de la naissance de l’UDLEF, de sa raison d’être, des lignes qu’il défend.
Ahmed Lahkim
La France a traversé depuis plus de vingt ans un désert d’idées entre la non reforme du pays et le fait de dresser les citoyens les uns contre les autres. Les trois derniers chefs d’état n’ont proposé aux français que diverses formes d’actions sans envergure, dites de gauche ou de droite avec la minceur cadavérique de leur bilan que l’on connaît. Aucun d’entre eux n’a jamais vraiment proposé, ni encore moins mis en œuvre, un projet de société ou un programme conforme à l’idéologie annoncée.
L’alternance de l’échec entre la gauche et la droite de gouvernement a fini par sculpter un nouveau paysage politique dans lequel notre parti UDLEF a pris naissance.
L’Union Démocratique pour la Liberté Egalité Fraternité est un parti politique français laïc indépendant du centre qui concourt à l’expression du suffrage universel. Ses valeurs sont humanistes, libérales, sociales et européennes.
En quoi l’UDLEF peut être différent des partis déjà existants?
Les partis politiques se divisent entre ceux pour qui c’était mieux avant, c’est le cas des partis extrêmes de gauche ou de droite, et ceux qui pensent que le pays ne pourra jamais aller mieux qu’aujourd’hui ; ceux-là sont au pouvoir depuis trente ans.
L’UDLEF s’engage pour une société où tout un chacun peut s’épanouir librement, nous souhaitons une économie au service de l’homme et non l’inverse. Nous sommes convaincus que, pour progresser, un socle commun ne suffit pas, il faut tendre vers plus de responsabilité et de solidarité. L’UDLEF dépasse les jeux de l’alternance politique. En ce sens M. Macron et le mouvement « En marche » ont déjà fait un premier pas.
Nous sommes intimement convaincus que réguler l’Europe monétaire par le lancement de l’Europe politique (une Europe fédérale) est l’une des clefs du retour à plus de dynamisme et d’équité.
Nous considérons aussi que la diversité est une richesse pour notre pays.
Ce parti peut-il donner un nouveau souffle, une nouvelle dynamique à la politique française?
Savoir ce qu’il faut faire est insuffisant, encore faut-il savoir comment faire.
Il me semble qu’il est temps de penser en dehors des sentiers battus et d’agir avec plus de pragmatisme. L’emploi doit être une bataille quotidienne, non pas une bataille de mots ou de chiffres par medias interposés, mais une bataille menée avec cohérence et constance contre la crise en actionnant tous les leviers nécessaires au redémarrage de la croissance.
Comment envisager plus de compétitivité des entreprises françaises alors qu’elles sont exposées à une fiscalité européenne hétérogène ? Quel peut être le poids de la France au sein de l’Europe qui ne peut s’exprimer d’une seule voix sur la scène politique internationale?
Par ailleurs, notre système scolaire a montré ses limites avec un recul des perspectives d’ascension sociale. Notre système de protection sociale exige de travailler sur des réformes ambitieuses afin de le pérenniser.
Les français ont besoin de résultats positifs concrets afin d’avoir à nouveau confiance en la politique.
L’UDELF est ouvert aux femmes et aux hommes, de la société civile en prise avec la réalité et le quotidien des français. Nos institutions ont besoin de sang neuf.
Qu’est ce que l’UDLEF peut apporter aux Marocains de France? Aux banlieues?
L’immigration devient un phénomène anxiogène pour certains, sujet tabou pour d’autres et fait l’objet, depuis plusieurs années, d’une surenchère de mesures sans parler de certaines formulations apparemment anodines dissimulant sous leur ambiguïté une opinion méprisable. Et dans le flou, on a tendance à appliquer le principe de précaution qui met tout dans le même panier : le doute et sa version mordante la dérision deviennent aussi subversifs que la négation.
Porteur de valeurs de la république liberté, égalité et fraternité, l’UDLEF souhaite rappeler que les étrangers vivant sur le sol français sont avant tout une richesse pour le pays. En tant qu’acteur, les marocains de France comme tout immigré en situation régulière depuis 10 ans devrait avoir le droit de vote aux élections locales. De nombreux pays européens offrent déjà ce droit permettant ainsi à des étrangers d’être élus au sein de leur ville et prendre part activement aux décisions de la ville ou la région dans laquelle ils vivent.
Certaines banlieues comme certaines régions de France ont été délaissées. Un pays tel que la France doit pouvoir proposer à ses jeunes des formations en prise avec les besoins. Les formations professionnelles ont trop longtemps été négligées et doivent reprendre leurs lettres de noblesse pour accueillir et insérer nos jeunes.
L’éducation est une base mais aussi un tremplin pour la vie. Nous proposons d’axer les cours de français aux primo-arrivants sur les priorités : logement, éducation, emploi, santé, droits et devoirs, et simplifier les démarches administratives.
Créer un réseau de parrains pour soutenir les enfants issus de l’immigration pendant leur scolarité. Avec une réserve citoyenne (bénévoles, retraités, jeunes en service civique) qui accompagnerait les enfants de primo-arrivants.
Ce sont là quelques exemples de notre volonté de créer des liens intergénérationnels en favorisant la mixité sociale.
On pourrait parler également de l’urgence de changer la portée du plan local d’urbanisme (PLU) pour inciter à construire autrement dans des banlieues, créant ainsi des logements individuels et collectifs mais aussi en accueillant des entreprises.
Comment l’UDELF peut-il renforcer les relations bilatérales entre le Maroc et la France?
Le Maroc, est un pays de paix, de tolérance et de droit. Le Roi Mohammed VI depuis son accession au trône a lancé plusieurs chantiers structuraux allant de la réforme du code de la famille à la refonte de la constitution sans oublier la modernisation des infrastructures routières et ferroviaires, donnant des moyens modernes de télécommunications, et même le lancement d’un satellite marocain. Le Souverain est aimé par son peuple et le Maroc fait preuve d’une grande stabilité.
L’UDLEF ne peut que renforcer davantage les relations bilatérales existantes entre le Maroc et la France dans les domaines tels que l’enseignement supérieur et la recherche, la santé, l’éducation, la modernisation des administrations, et les renseignements généraux.
Comme la France, le Maroc rayonne au-delà de ses frontières, et ces deux pays ont un rôle de leader à jouer sur leurs continents respectifs.
Que pensez-vous du boycott économique qui vise plusieurs marques au Maroc ?
Il semble tout d’abord important de rappeler que nous possédons ce pouvoir de choisir qui paraît être une définition suffisante de la liberté. Dans le cas du boycott au Maroc nous assistons au résultat d’un dialogue qui n’avait jamais vraiment été ouvert entre les classes moyennes et populaires et les entreprises avec des marques jouissant de positions dominantes.
Les réseaux sociaux ont joué un rôle de catalyseur, permettant au consommateur jadis muet d’exprimer ses choix et même ses rejets avec des excès pouvant laisser prospérer de fausses informations.
Dans quelque pays que ce soit, tous les moyens doivent être mis en œuvre pour conserver les emplois et les développer. Avec un PIB qui a doublé ces 4 dernières années, le Maroc ne doit pas perdre sa dynamique économique et les citoyens doivent faire preuve de clairvoyance face aux sirènes de la toile, sous peine de donner un signal endogène qui pourrait mettre un frein aux opportunités de partenariats avec des investisseurs étrangers.
Les marocains comme tous les consommateurs du monde entendent les discours diffusés par les entreprises leaders mettant en avant la citoyenneté ou encore la responsabilité sociale. Les entreprises ne peuvent se contenter de citer ces valeurs dans leur plan de communication ou en faire un atout pour emporter un énième label valorisant leurs marques. Il est temps pour elles de traduire ces valeurs par le partage ou encore la solidarité via des actions concrètes et durables qui profitent aux populations locales.
Entretien réalisé par Ibt
Biographie de M. Ahmed Lahkim
Né le 22 juillet 1962 à Safi au Maroc, Ahmed Lahkim est un expert en aéronautique avec plus de 20 ans d’expérience professionnelle. Il débute sa carrière dans la recherche en collaborant au projet alerte satellitaire avancée, puis il rejoint une équipe projet spécialisée dans l’engineering des conceptions d’avions commerciaux nouvelle génération.
Enfin, Ahmed rejoint le domaine de la maintenance aéronautique dans une compagnie aérienne où il occupe aujourd’hui d’autres fonctions managériales.
Parallèlement, il donne également des conférences auprès d’universités américaines et chinoises et il enseigne dans des écoles d’ingénieurs françaises.
Diplômé :
Sciences Po Paris (IEP)
Ecole des Hautes Etudes Commerciales Paris (HEC)
Ecole Nationale Supérieure de l’Aéronautique et de l’Espace Toulouse (SUPAERO).
Ecole Supérieure Des Techniques Aérospatiales Paris.
Ecole Des Hautes Etudes Industrielles Lille.
University of St. Andrews (Change Management) United Kingdom.
Le 26 septembre 2016, il a été élu Président de l’Union Démocratique pour la Liberté Egalité Fraternité (UDLEF), parti politique Français.