Le ministère de l’Agriculture s’attend à une campagne agricole 2018-2019 moyenne pour les céréales avec un volume de 61 millions de quintaux, mais bonne pour l’arboriculture fruitière et la filière sucrière.
La production prévisionnelle des trois céréales principales au titre de l’actuelle campagne agricole est estimée à 61 millions de quintaux, soit une baisse de 19% par rapport à la production moyenne des années du Plan Maroc Vert (75 millions de quintaus), indique, vendredi, le ministère dans un communiqué, notant que la récolte finale dépendra des conditions climatiques qui prévaudront dans les prochaines semaines.
La production de blé tendre devrait atteindre 35 millions de quintaux, celle de blé dur 13,3 millions de quintaux et 12,5 millions de quintaux pour l’orge, relève le ministère, notant que la superficie céréalière semée au titre de cette campagne est de 4,7 millions d’hectares dont 3,5 millions d’ha affichent un état végétatif moyen à bon.
La répartition régionale de production montre que 65% de la production prévisionnelle de cette campagne provient de 3 régions à savoir Fès-Meknès, Rabat-Salé-Kénitra et le Grand Casablanca, indique le ministère, ajoutant que la campagne céréalière 2018/19 peut être ainsi qualifiée de moyenne à bonne dans les régions du nord et de modeste à faible dans le reste des régions.
L’arboriculture fruitière, élevage et parcours affichent une bonne situation, souligne la même source qui fait observer que les précipitations du mois d’avril dans plusieurs régions du Royaume ont permis une bonne amélioration du couvert végétal des parcours en particulier les parcours de montagne, les parcours du Sud de l’Atlas et du Moyen atlas.
Avec une Superficie de près de 60.000 Ha, les perspectives d’une bonne campagne sucrière se précisent, relève le ministère qui s’attend à des rendements prévisionnels de 70 tonnes/Ha pour la betterave à sucre grâce notamment au progrès technique et technologique enregistré dans la filière dans l’ensemble des bassins de production (99% semé mécaniquement en mono germe).
Les récoltes de betterave sont particulièrement précoces et ont commencé à partir du 12 avril, assure-t-il, notant que pour ce qui est de la canne à sucre, dont l’usinage a commencé le mois de février dernier, les rendements sont de l’ordre de 68 T/Ha.
Le ministère souligne, en outre, que l’actuelle campagne a la particularité de venir après deux bonnes campagnes céréalières successives (2016/17 et 2017/18), ce qui a permis au secteur de l’élevage de profiter des disponibilités de stocks de paille et d’orge comme en témoigne le niveau des prix de ces aliments qui affichent des niveaux normaux et raisonnables.
Les prix des animaux vivants sont aux mêmes niveaux que 2018 sinon légèrement supérieurs (10%), fait-il observer.
D’autre part, les perspectives de production pour les olives, agrumes et palmier dattier sont bonnes, assure la même source, notant que la situation pluviométrique du mois d’avril en zone de montagne notamment dans le Saiss, le moyen Atlas et le pré-Rif ainsi que le taux de remplissage des barrages à usage agricole, qui est de 60% actuellement, augurent d’une bonne campagne arboricole.
Le ministère de l’Agriculture explique, par ailleurs, que grâce aux progrès graduels réalisés campagne après campagne par le Plan Maroc Vert, l’économie du secteur agricole confirme sa résilience face à la variabilité climatique, ce qui fait que la croissance du secteur dépend, de moins en moins, de la campagne céréalière.
Cette résilience permet de maintenir une stabilité des revenus dans le monde rural et préserver la durabilité de l’activité des agriculteurs, souligne-t-il, indiquant que malgré une production en baisse pour les céréales, les prévisions du PIB agricole se situent à 124 à 125 milliards DH, soit une quasi stabilité de la croissance agricole (+1,2 %). Les résultats ainsi réalisés durant les années grâce au PMV ont permis à l’agriculture marocaine de pérenniser un palier d’excellence. La campagne agricole 2018-19, a enregistré une pluviométrie ayant atteint, au 24 avril 2019, un volume de 290,5 mm en baisse de 11% par rapport à la moyenne de 30 ans (326,3 mm) et de 23% par rapport à la campagne précédente (375,3) à la même date. L’actuelle campagne a été caractérisée aussi par une mauvaise répartition temporelle. En effet, près de ¾ des précipitations ont eu lieu durant les trois mois de démarrage avec de fortes précipitations ayant duré jusqu’au mois de janvier. La très faible pluviométrie, voire l’absence de précipitations dans plusieurs régions durant les mois qui ont suivi a engendré un retard de croissance des céréales et une baisse des rendements plus ou moins importante selon les régions.
LNT avec CdP