Des panélistes ont pointé du doigt, mercredi à Marrakech à l’occasion du 8-ème sommet Africités, le dysfonctionnement entachant la gestion de la chose locale en Afrique et l’inquiétude « croissante » liée au manque de transparence au niveau des collectivités territoriales.
Les différents intervenants à la session sous le thème “transparence et intégrité au sein des collectivités territoriales” ont attiré l’attention sur l’impact de la corruption sur les efforts de développement, plaidant en faveur de réformes anti-corruption dans les institutions de gouvernance infranationales.
Face à ce fléau, les représentants de pays africains ont appelé à l’élaboration de systèmes qui détectent et enrayent efficacement les pratiques de corruption et renforcent l’intégrité de la gestion de services fournis aux communautés locales.
Devant la tendance croissante de la dévolution des pouvoirs, des responsabilités et des budgets du gouvernement central aux collectivités locales au cours des dernières années, certains des secteurs clés tels que le développement des infrastructures, la santé ou l’éducation sont souvent confrontés à des difficultés et entachés de dysfonctionnements, ont-ils relevé, soulignant la nécessité pour les collectivités territoriales de prendre des mesures urgentes en vue d’endiguer ce fléau rampant qui sape les efforts de développement et aggrave les disparités sociales.
La session a aussi comporté des présentations sur le concept et l’analyse comparative des expériences de plusieurs pays en matière de transparence et d’intégrité, ainsi qu’un échange de vues sur les moyens d’engager et de formuler des propositions et solutions concrètes.
La session vise à informer les participants sur les défis liés au manque de transparence et d’intégrité dans les institutions de gouvernance et sur les risques qui se posent aux collectivités locales et régionales.
Elle tend également à présenter les initiatives de la CGLU-Afrique pour la promotion de la transparence et de l’intégrité au sein des collectivités locales et régionales dans le continent et formuler des recommandations sur la consolidation et l’amélioration du programme Transparence et Intégrité de CGLU-Afrique.
L’agriculture, pilier majeur
Par ailleurs, les participants à un atelier sur les « Stratégies locales pour le renforcement des ressources humaines et institutionnelles pour réussir la transition » ont indiqué que l’agriculture est un pilier de développement durable tout aussi pour les cités que les gouvernements locaux d’Afrique.
Les intervenants à cette rencontre, organisée dans le cadre du 8ème sommet Africités, ont plaidé pour des politiques rationnelles visant la promotion du secteur agricole local et l’encouragement des populations locales à rester dans les milieux ruraux et exploiter optimalement leurs terres afin de créer de la richesse et des postes d’emploi.
Ainsi, le maire de Brazzaville (capitale de la République du Congo), Christian Roger Okémba, a souligné que les produits alimentaires impropres à la consommation qui parviennent aux cités sont une grande source de préoccupation, ajoutant qu’il faut renforcer les opérations de contrôle, notamment sur les aliments provenant de l’étranger pour contenir ce phénomène et encourager la production issue des agriculteurs.
Il a, dans ce sens, mis en avant les politiques de proximité déployés au niveau de la ville de Brazzaville, à travers la mise en place de marchés typiques de produits locaux dans plusieurs quartiers de la capitale, tout en intégrant l’éducation agricole parmi les matières enseignées à l’école et en menant des campagnes de sensibilisation en la matière.
A son tour, le représentant de l’Association des régions du Burkina Faso a évoqué les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs aussi bien au niveau de l’exploitation de leurs terres qu’en termes de commercialisation de leurs produits.
Il a mis en avant la stratégie des autorités locales relative à la réhabilitation des sols et la rationalisation de l’utilisation des ressources hydriques dans le but d’encourager les agriculteurs à ne pas quitter leurs terres et réaliser leur autosuffisance alimentaire.
De son côté, le responsable local de la capitale sénégalaise, Dakar, a passé en revue les problématiques liées à l’exode rural et à l’urbanisation, notamment l’amenuisement des terres et la baisse de la production agricole.
Dans ce sillage, il a relevé que les autorités locales ont lancé, en coopération avec l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), des coopératives agricoles et des formations au profit des agriculteurs visant à développer leur production et partant, à contenir le phénomène d’exode rural.
Organisé jusqu’au 24 courant, le Sommet Africités réunit 5.000 participants, dont des acteurs de la vie locale du continent et partenaires issus d’autres régions du monde, des ministres en charge des collectivités locales, entre autres.
Dans le cadre de ce Sommet, sont prévues une dizaine de conférences et tables rondes thématiques sur les enjeux majeurs et les perspectives de développement des collectivités territoriales d’Afrique, outre des ateliers techniques et réunions de partenariats initiés par les exposants dédiés à la présentation et la valorisation des offres de solutions, produits et services auprès des élus, responsables territoriaux, partenaires et clients.
LNT avec Map