Sergueï Skripal lors de son procès à Moscou, le 9 août 2006 © Kommersant Photo/AFP/Archives Yuri SENATOROV
Plusieurs pays de l’UE ont indiqué vendredi à Bruxelles qu’ils pourraient prendre dans les prochains jours des mesures nationales visant la Russie, comme des expulsions de diplomates, après l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal sur le sol britannique.
La Lituanie, l’Irlande, la République tchèque et le Danemark font partie des pays qui se sont dits prêts à prendre des mesures supplémentaires, après que l’UE a apporté jeudi son soutien au Royaume-Uni et décidé de rappeler son ambassadeur en Russie pour des « consultations ».
« Je pense que des mesures nationales seront appliquées déjà à partir de la semaine prochaine, dans de nombreux pays », a ainsi déclaré la présidente lituanienne Dalia Grybauskaité, à son arrivée vendredi matin pour le deuxième jour d’un sommet européen à Bruxelles. Elle avait la veille indiqué qu’elle envisageait des expulsions de diplomates.
« Nous allons considérer dans les jours qui viennent si nous voulons prendre des mesures individuelles en relation avec des diplomates russes » en Irlande, a déclaré de son côté le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.
M. Varadkar a précisé qu’il faudrait d’abord faire une « évaluation de sécurité », et « nous prendrons la décision en tout début de semaine prochaine ».
« Nous allons probablement aller dans cette direction », a de son côté déclaré le Premier ministre tchèque Andrej Babis, interrogé sur la possibilité que son pays expulse des diplomates russes.
Le Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen a lui aussi indiqué vendredi matin que son gouvernement allait « dans les prochains jours très sérieusement envisager des pas supplémentaires ».
Les dirigeants des 28 ont apporté jeudi soir un soutien unanime au Royaume-Uni, en estimant que Moscou était « très probablement » derrière l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni, et en décidant de rappeler l’ambassadeur de l’UE à Moscou pour des « consultations ».
La durée d’un rappel durant un mois de l’ambassadeur européen a été évoquée, a indiqué vendredi matin une source européenne, tout en ajoutant que les modalités précises n’avaient pas encore été décidées.
Le Kremlin a déclaré vendredi « regretter » cette décision de l’UE, assurant que « la Russie n’a absolument rien à voir avec l’affaire Skripal ».
La France, qui a contribué à durcir le ton des Européens face à Moscou dans leur texte commun, s’est également déclarée jeudi prête à « de possibles mesures, décidées sur base nationale, en concertation avec d’autres pays européens », selon l’Elysée.
Londres a expulsé 23 diplomates russes, présentés comme des agents du renseignement « non déclarés », pour sanctionner Moscou, et a annoncé qu’aucun membre du gouvernement ne se rendrait en Russie pour suivre les rencontres de la Coupe du monde de football en juin et juillet.
LNT avec Afp