A l'aéroport d'Orly, près de Paris, le 1er août 2020 © AFP/Archives STEPHANE DE SAKUTIN
Le groupe ADP, qui a perdu plus de la moitié de son chiffre d’affaires depuis l’année à cause de la pandémie, a revu à la baisse ses hypothèses de trafic pour Paris, avec une chute pouvant aller jusqu’à 70% en 2020 et de problables fermetures d’infrastructures.
L’hypothèse de trafic à Paris Aéroport pour 2020 « est revue à la baisse d’environ -63% à une fourchette comprise entre -65 % et -70% », a indiqué vendredi le groupe dans un communiqué, confirmant que le trafic dans les aéroports parisiens pourrait ne revenir au niveau de 2019 qu' »à la fin de la période comprise entre 2024 et 2027″.
« L’impact sur le chiffre d’affaires consolidé du groupe en 2020 serait d’environ -2,3 à -2,6 milliards d’euros », a précisé le groupe.
Et en raison de la faiblesse du trafic à Paris, ADP va « probablement devoir fermer certaines infrastructures à Paris-Orly et Paris-Charles-de-Gaulle », a prévenu le directeur financier du Groupe Philippe Pascal au cours d’une conférence téléphonique avec des analystes.
« Nous devons adapter nos infrastructures pour être en mesure de réduire les coûts d’ici à la fin du mois de mars » 2021, le début de la saison été pour le secteur du transport aérien, a-t-il poursuivi.
En septembre, le trafic des deux aéroports parisiens n’a atteint que 25% de celui d’il y a un an pour la même période avec 2,4 millions de passagers.
À Paris-Charles de Gaulle, seuls les terminaux 2E, 2F et 2AC sont actuellement ouverts et le trafic commercial à Paris-Orly avait été suspendu temporairement du 1er avril au 26 juin.
Sur les neuf premiers mois de l’année, la baisse du chiffre d’affaires consolidé de l’ensemble du groupe, qui gère directement ou indirectement plus d’une vingtaine d’aéroports dans le monde, est de 52,7% à 1,669 milliard d’euros.
« Compte tenu de sa trésorerie disponible, le groupe n’anticipe pas de difficultés de trésorerie à court terme », précise-t-il.
Le secteur du transport aérien, l’un des plus affectés par la crise, a été quasiment mis à l’arrêt durant les mois d’avril à juin du fait des mesures de confinement et de fermetures des frontières décidées par la plupart des pays du monde afin de limiter la propagation de l’épidémie de Covid-19.
La reprise du trafic est très progressive et se fait en fonction de la levée des mesures de restriction à la mobilité applicables dans chaque pays. Pour le faire redémarrer, le secteur réclame avec force un déploiement harmonisé de tests avant le départ des passagers.
Dans les aéroports parisiens, des tests antigéniques devraient être lancés dans les prochains jours.
« Nous avons maintenant » les autorisations administratives pour le faire, a indiqué M. Pascal sans précision sur la date et les destinations pour lesquelles le test sera mis en oeuvre.
Le prélèvement pour un test antigénique est effectué dans les narines à l’aide d’un écouvillon, comme pour les tests dits RT-PCR, qui donnent actuellement les résultats les plus performants. Mais les tests antigéniques ne nécessitent pas d’analyse en laboratoire, et le résultat peut être connu en 10 à 30 minutes.
LNT avec Afp