
Fahd Yata n’est plus. Il s’est éteint paisiblement auprès de ses proches ce samedi, et a rejoint son défunt père Ali, son frère jumeau Nadir, sa sœur Laila et sa mère Rosalie, qu’il aimait tant. Il était journaliste, militant de gauche, professeur, patriote, nourri d’une vie romanesque, des coulisses du communisme international, à l’engagement militant sur les bancs de la Sorbonne à Paris jusqu’à son parcours d’homme de médias. Sa grande culture n’avait d’égale que son humilité. Sa plume, toujours sincère envers ses convictions et ses valeurs, a porté des combats nobles, a défendu haut et fort ce qu’il aimait à appeler les « constantes inviolables de notre pays », son Roi et son Intégrité territoriale, tout comme il s’évertuait à soutenir ses amis, de tout bord.
Des presses d’Al Bayane aux côtés de Feu Ali et Nadir Yata, à la Nouvelle Tribune qu’il a fondé avec son épouse Afifa Dassouli en 1995, c’est avec une passion chevillée au corps qu’il a fait son métier, sans compromis aucun.
Sa belle moustache ne serait pas aussi célèbre si elle n’était pas systématiquement accompagnée de son sourire séducteur, de sa bonhomie, de son humour et de son amour des gens.
J’aimerais maintenant m’adresser directement à toi mon cher papa. Cet exercice que je redoutais tant et que tu as dû subir toi aussi, est là, celui de te rendre hommage. Tu as été un père aimant et protecteur pour nous tes enfants et petits-enfants, et un mari formidable pour notre mère qui t’aime depuis près d’un demi-siècle. Tu vivras dans notre cœur chaque instant du reste de notre vie en attendant de te retrouver. Je sais qu’avec toute l’indulgence du monde tu nous regarderas essayer d’être à ta hauteur et de continuer à faire vivre ce nom dont le destin est inextricable de celui de ce beau pays que tu aimes tant.
Au revoir papa, je terminerai ce texte comme tu le faisais souvent pour tes éditoriaux, par une citation latine, Alea jacta est.
A Dieu nous sommes, à Lui nous retournons.
Zouhair YATA