La nécessité d’enregistrer les populations des camps de Tindouf en Algérie, comme exigé à plusieurs reprises par le Conseil de sécurité des Nations Unies, a été de nouveau soulignée, vendredi devant la 4ème Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, qui se poursuit jusqu’au 10 octobre.
« Effectuer un recensement est la pierre angulaire dans le processus visant à mettre fin au calvaire des infortunés vivant dans les camps de Tindouf », a, d’emblée, affirmé le président de l’association World Action for Refugees, Eric Cameron.
Il s’agit d’un prérequis pour le Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR), et d’une demande incessante de la part de l’ONU, de l’Union Européenne et des ONG souhaitant fournir de l’aide à ces populations séquestrées, a-t-il dit.
Face au refus catégorique de l’Algérie et du polisario d’une telle démarche, une question s’impose de toute évidence, a souligné l’orateur: Pourquoi l’Algérie et le polisario refusent-ils de céder? Qu’y a-t-il à cacher?.
La réponse, a-t-il expliqué, résiderait dans le nombre insignifiant de ces populations, qui ne dépasseraient pas les 40.000 personnes, ajoutant que les dirigeants du polisario tentent de cacher ce chiffre “honteux” qui sape la “base politique” des séparatistes. D’un autre côté, “avec l’amplification des chiffres des populations des camps, il y aura plus d’aides à détourner”, a souligné M. Cameron.
Il a conclu que “lorsque les acteurs clés de ce conflit tentent de dissimuler la vérité ou de s’opposer activement aux mesures qui la dévoileront, il devient difficile d’avoir confiance en ce qu’ils présentent comme faits avérés”.
Pour sa part, Fala Bossoula, ancienne parlementaire et présidente de l’association Femme, a souligné que le non enregistrement des jeunes des camps auprès du HCR accentue leur calvaire et multiplie les obstacles devant leur émancipation.
Mme Bossoula a, dans ce cadre, fustigé le refus du polisario et de ses mentors algériens d’un enregistrement des populations des camps que la communauté internationale appelle de ses voeux.
Si le polisario et l’Algérie combattent férocement un recensement de ces populations détenues contre leur gré, c’est qu’un tel recensement mettra au grand jour le fait que le polisario ne représente que lui-même, a relevé la pétitionnaire, ajoutant que l’obtention des populations d’une carte de réfugié de la part du HCR leur permettra de circuler librement, “ce qui tétanise le polisario”.
Les dirigeants séparatistes, a-t-elle conclu, “ne cherchent qu’à maintenir ces populations en otage dans l’objectif inouï de les instrumentaliser et de s’enrichir sur leur dos”.