Cette interrogation ne cesse de tarauder les esprits. Samedi dernier, à Bouznika, à l’occasion de la tenue de la session ordinaire du Conseil National du PJD, Benkirane a enfoncé le clou, en pointant du doigt l’USFP. La démarche n’est certainement pas fortuite ou un simple hasard de circonstances. Bien au contraire, la manière avec laquelle le SG de la Lampe a présenté le rapport politique du parti en dit long. Dans ses déclarations, Benkirane a délibérément dénigré l’USFP, pourtant une formation censée faire partie de la coalition gouvernementale. Les premiers rounds versaient d’ailleurs dans ce sens. Le soutien d’Aziz Akhannouch, président du RNI, l’aurait rassuré davantage. Mais au fil des jours, les Pjdistes se sont opposés farouchement à la participation de la Rose dans la majorité souhaitée par Benkirane, à savoir celle composée par le PJD/RNI/PPS/MP, en raison, selon eux, du manque de clarté des positions.
Malgré ce revirement de situation, l’USFP ne cessait pourtant de faire les yeux doux à Benkirane. Que nenni ! La position de ce dernier n’a pas changé d’un iota. La manière avec laquelle il ne cesse de dénigrer l’USFP laisse dire que les prochains jours s’annoncent décisifs aussi bien pour les uns comme les autres. Lui-même, il le reconnaît entre les lignes : « Je n’ai pas invité l’USFP et je ne le ferai plus jamais, et c’est à Akhannouch et Laenser de me répondre…Si la réponse est favorable, alors Mabrouk, et sinon, je sais ce que je compte faire ». Et d’insister que dans tous les cas, pas question que l’USFP fasse partie de la prochaine coalition gouvernementale « peu importe le prix ». Mais ce qui est toutefois et quelque part incompréhensible, c’est que malgré tout, le parti de l’USFP continue d’afficher sa « volonté manifeste » de rejoindre le clan de la majorité. Et lui aussi, « peu importe le prix », c’est-à-dire que Benkirane le veuille ou non. Dans tous les cas, jamais Al Ittihad Al Ichtiraki n’a été attaqué, humilié et dénigré de la sorte. Mais pourquoi en fait le partie supporte-t-il jusqu’à présent Benkirane et ses dénigrements ? Peut-être que derrière et à travers l’USFP, aujourd’hui véritable point de discorde, Benkirane sera forcé de rendre les clés ? Et dans ce cas, Driss Lachgar arrivera-t-il à mener à bon port cet objectif, à savoir amener Benkirane à reconnaitre son échec à former le gouvernement ? Apparemment, l’USFP ne peut faire marche arrière. La présidence du Perchoir a un prix !
H.Z