Plus de quatre mois après avoir été invité par le Roi Mohammed VI à former une coalition parlementaro-gouvernementale, le secrétaire général du PJD, M. Abdelilah Benkirane, voit peut-être la lumière au bout d’un tunnel qu’il a délibérément emprunté, sans savoir au départ qu’il serait si long et si sombre…
En effet, selon plusieurs sources, un « déblocage » serait intervenu récemment, en marge du périple africain du Souverain, donnant notamment la « main » à M. Nabil Benabdellah, afin que le secrétaire général du PPS reprenne ses « efforts » d’intermédiation dans l’espoir que le PJD accepte enfin toutes les conditions posées par le leader du RNI, c’est-à-dire l’entrée de l’USFP au gouvernement.
Gracié !
Si ces informations, puisées de bonne source, devaient se confirmer, cela signifierait en premier lieu que M. Nabil Benabdellah, tel Boudu, a été « sauvé des eaux »… et remis en selle pour servir cette fois-ci ceux qu’il accusait de tous les maux, il n’y a pas si longtemps !
Quoi qu’il en soit, les plus rigoureux des analystes, commencent à dire que la situation est plus claire désormais parce que M. Benkirane et ses amis ont sans doute compris que plus de 120 jours après leur « victoire » aux législatives, ils ont fini par apparaître aux yeux de l’opinion publique comme les premiers responsables de la plus longue crise politico-institutionnelle de la jeune démocratie parlementaire marocaine.
Une situation, d’ailleurs, que La Nouvelle Tribune, évoquant dès novembre 2016 l’éventualité et la forte probabilité d’une telle crise, considérait comme faisant intrinsèquement partie du cours normal des systèmes parlementaires les plus accomplis.
Ceux qui énonçaient à cette époque que « le Maroc n’est pas l’Espagne », faisant allusion à la longue vacance du gouvernement intérimaire Rajoy, se trompaient lourdement et, si nouveau gouvernement il devrait y avoir dans les prochains jours ou plutôt semaines, chacun sait bien qu’il faudra attendre le retour au pays de SM le Roi dont il se dit qu’il visiterait d’abord la Zambie et le Ghana avant de regagner le Royaume.
Ainsi parlait Vladimir Ilitch
Mais, à l’aune des confidences des uns, des communiqués de Bureaux politiques des autres, on comprend bien que ce sont, comme le précise l’analyse marxiste-léniniste, « les conditions subjectives et objectives » qui ont changé depuis le coup d’arrêt porté aux négociations inter-partisanes par M. Benkirane le 8 janvier dernier face aux demandes de M. Aziz Akhannouch.
Avec ce mouvement d’humeur toujours incompris des citoyens, le SG du PJD a pris encore un mois d’attente dans les dents, lui qui, selon certains, n’est pas le plus patient des hommes.
Ce délai supplémentaire qu’il s’est infligé, n’a d’ailleurs pas contribué à rehausser une cote de popularité déjà en baisse, alors que pour nombre de Marocains, l’épisode des législatives est bien oublié !
Mais surtout, dans l’intervalle, le Roi Mohammed VI a réussi l’exploit d’Addis-Abeba, ce qui a eu pour résultat d’éclipser totalement les basses questions politicardes qui taraudent depuis le 7 octobre tous ceux qui rêvent d’un maroquin ou de leur reconduction dans l’équipée gouvernementale, (suivez mon regard) !
Le Royaume a retrouvé sa place légitime au sein de l’Union Africaine et le pays a besoin d’un gouvernement fort et homogène pour remplir, notamment, cette mission d’africanité si royalement affirmée.
Échec et mat !
Les politiciens locaux, au cas où ils avaient minimisé les qualités de stratège du Souverain, ont également dû mesurer, en leur fort intérieur, que « la partie était finie » et que s’accrocher à de vaines chimères, nées d’une faible victoire arithmétique aux législatives, ne valaient rien face à la victoire du Roi qui a pu mettre à genoux nos adversaires au sein de l’UA, tels le Mozambique, l’Angola, l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Zimbabwe…
Et tous désormais de vouloir remonter dans l’attelage royal afin de profiter un tant soit peu de cette grâce, ( aux deux sens du mot !!!).
Alors, dans de telles conditions, que reste-t-il à M. Abdelilah Benkirane sinon d’abdiquer toute velléité de continuer à camper dans sa posture de « refuznik islamiste » ?
Pourrait-il continuer valablement à s’opposer à l’entrée de l’USFP au sein de « son » gouvernement ?
Avec la justification, légitime au demeurant, de la nécessité d’un front intérieur solide et soudé, épaulant un gouvernement à « large spectre », le secrétaire du PJD, humilié et affaibli par ces quatre mois de vaines tentatives, devrait donc baisser les armes (oratoires) et rentrer dans le rang.
Gageons qu’il aura enfin compris qu’une vaguelette électorale ne saurait produire les mêmes effets qu’un tsunami…
On devrait donc se montrer optimiste pour les événements à venir, car aujourd’hui, comme l’écrivait La Nouvelle Tribune il y a près de quatre mois, « les carottes sont cuites »…
Les conditions objectives étant réunies, les subjectives arrivant, le gouvernement Benkirane 3 verra prochainement le jour avec, grâce à Dieu, une composante « laïque » très conséquente, faite du RNI-UC, du MP, de l’USFP et du PPS.
Et il ne restera plus à Si Abdelilah qu’à se raser la barbe…
Fahd YATA