Des experts du Fonds monétaire arabe (FMA) et du Centre pour l’Economie et les Finances du Fonds monétaire international (CEF-FMI) au Moyen Orient ont appelé, lundi à Rabat, à opter pour une approche macro-prudentielle en matière de contrôle du risque financier, notamment dans la région MENA.
Le directeur adjoint du (CEF-FMI) au Moyen Orient, Sami Ben Naceur, a ainsi insisté sur l’impératif d’instaurer des politiques macro-prudentielles afin de pouvoir maîtriser, de la manière la plus efficace, le risque systémique, qui touche le système financier dans son intégralité.
Intervenant à l’ouverture d’un séminaire initié conjointement par Bank Al-Maghrib, le FMA et le CEF-FMI au Moyen Orient, M. Ben Naceur a fait observer que les pays arabes ont, dans le passé, focalisé sur les politiques micro-prudentielles, qui demeurent « insuffisantes » pour assurer la stabilité du système financier.
A cet égard, ce séminaire, qui porte sur « les politiques du secteur financier », se propose essentiellement d’initier les participants aux différents outils de mesure du risque systémique, ainsi que les techniques macro-prudentielles à même de réduire ce risque et assurer la stabilité du système financier, a fait savoir le responsable.
Ce séminaire sera ponctué par des panels sur le thème de la recherche en matière de risque financier, outre des ateliers sur les différentes techniques de mesure et de maîtrise de ce risque, a-t-il ajouté. Même son de cloche chez M. Ibrahim Karasnah, chef de division au sein du FMA, qui a souligné qu’il est plus que jamais nécessaire de rénover les mesures de contrôle du secteur financier, en optant pour de nouveaux outils de nature à préserver la résilience de ce secteur.
Dans une allocution de circonstance, M. Karasnah a relevé que « le contrôle financier, qui fait appel à des mesures micro-prudentielles reposant uniquement sur la sécurité des banques n’est plus d’actualité, d’où la nécessité d’opter pour des mesures macro-prudentielles qui commencent à jouir d’un intérêt particulier, eu égard à leur capacité de réduire les difficultés auxquelles le système financier peut faire face ».
Il a également mis l’accent sur la nécessité d’opérer des réformes en ce qui concerne le critère du capital et de liquidité et de faire en sorte que ce capital soit capable d’absorber les chocs que peuvent subir les économies, a-t-il ajouté.
La Banque Centrale, le ministère de l’Économie et des Finances, l’Autorité marocaine du marché des capitaux et l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance Sociale ont mené un travail de fond, ces dernières années, pour mettre en place les bases d’un cadre de surveillance macro-prudentielle et de stabilité financière reposant sur un dispositif institutionnel et opérationnel visant à identifier et réguler les risques systémiques et gérer les crises éventuelles.
Ce séminaire, qui se poursuit jusqu’au 16 février, va traiter de plusieurs thématiques, notamment « le cycle financier », « la mesure des risques financiers », « la compréhension du risque systémique » et « les outils macro-prudentiels ».