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CAN 2025: CQFD

CAN 2025: CQFD

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On ne mesure jamais mieux un succès que lorsqu’il donne l’impression d’avoir été simple, parce que c’est toujours quand les choses se passent bien qu’elles paraissent une évidence. Et c’est précisément pour ça qu’il faut, après que le coup sifflet final de vendredi dernier, regarder l’ampleur du défi que le Maroc vient de relever en ouvrant la CAN 2025, scrutée de partout, par tout un continent et bien au-delà.

Parce que quand tout est fluide, quand l’image est nette, quand l’émotion circule et que la fête prend, on oublie vite ce que « sans aucun couac » signifie en vrai. On oublie la somme des détails qui, alignés, produisent une impression de maîtrise. Les infrastructures dont on disait qu’elles étaient inutiles, les moyens mis en œuvre pour la sécurité notamment, la qualité exceptionnelle de la cérémonie d’ouverture, pensée comme un récit, presque comme un manifeste et pas comme une simple parenthèse avant le coup d’envoi.

On oublie aussi cette obsession du rendu et de l’expérience de la réalisation à la captation en passant par la Spidercam, le souci du détail qui transforme un événement sportif en moment de télévision et de mémoire collective. On oublie le son, la lumière, la précision du tempo, et cette sensation que l’organisation ne subit rien, qu’elle est pilotée de manière volontaire et maitrisée.

Et puis il y a ce qui ne se voit pas à l’écran, mais qui se juge dans les corps et dans les flux. Les réactions des supporters des pays africains participants, l’énergie dans les villes, la circulation des maillots, des drapeaux, des chants… L’impression que le Maroc n’accueille pas seulement un tournoi, mais une marée humaine. Près d’un million d’arrivées dans les aéroports, une intensité de passages et de retrouvailles, une diaspora africaine et marocaine au rendez-vous, et des visiteurs venus de tout le continent, et parfois de beaucoup plus loin.

Tout cela devait être aligné. Sans friction visible. Sans détail qui dégénère. Sans un élément en mesure de gâcher la fête, au moment même où le Maroc devait confirmer ce qu’il annonce depuis des mois. Les conditions sportives, les camps de base, l’accueil des délégations, l’hospitalité du quotidien, la logistique des déplacements, la sécurité, l’information. Et l’engouement du public marocain et étranger, porté aussi par les contenus produits par les influenceurs issus de la diaspora et d’Afrique, qui ont raconté le pays en temps réel et qui ont étendu cet engouement au reste du monde.

Même la pluie, ô combien symbolique pour notre pays, était au rendez-vous. Elle est tombée comme une bénédiction sur toutes les têtes, comme si le ciel avait décidé d’ajouter sa signature à la scène.

Mais, surtout, le Royaume était all in sur cette cérémonie d’ouverture, placée sous la responsabilité du Prince héritier Moulay El Hassan. C’est dire à quel point l’enjeu était de taille. Il ne s’agissait pas simplement d’ouvrir une compétition, il s’agissait d’assumer un moment d’exposition maximale, et d’y engager ce que l’État a de plus visible, de plus institutionnel, de plus signifiant et de plus précieux.

Notre Prince a été à l’image de tout ce qu’on pouvait espérer, élégant, bienveillant, engagé comme un supporter autant que comme un membre de la famille royale séculaire de cette nation qui se présente aux yeux du monde résolument tournée vers l’avenir. Rien n’était surjoué, tout semblait juste. Et ce contraste, entre la solennité d’une fonction et la simplicité d’une présence, dit beaucoup de ce que le Maroc veut projeter, une modernité tranquille, sans renier ses racines.

L’affection que tout le peuple lui a transmise n’est donc pas fortuite. Elle est le fruit d’une communion entre la Nation et la Royauté, un lien indéfectible et inaliénable, qui se révèle avec une clarté particulière dans ces moments où l’image du pays se joue, où l’orgueil collectif se met en ordre de marche, où l’unité n’est pas un slogan mais une expérience.

Et le football, incarné par nos Lions, a lui aussi fait son travail en offrant ce supplément d’âme que rien d’autre ne sait autant produire, cette capacité à rassembler, à faire vibrer, à faire oublier l’espace d’un soir les lignes de fracture qui traversent nos sociétés.

Désormais, quel que soit le résultat de cette compétition, pour toutes ces raisons, nous avons déjà gagné, et le monde en est témoin. CQFD !

 

Zouhair Yata

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