Édito finance

L’État investit, le FM6I multiplie

L’État investit, le FM6I multiplie

Édito finance

La Loi de finances 2026 est désormais adoptée, mais au-delà du budget global qu’elle prévoit d’exécuter l’année prochaine, elle consiste principalement en la valorisation de l’Investissement public. Et comme le dit l’adage bien connu chez nous « on n’applaudit pas d’une seule main », le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, est l’autre moteur de l’investissement qui « transforme l’initiative publique en puissance d’investissement privé ». C’est en effet, ce que précise un récent communiqué du FM6I, en marge de l’AIF, l’African Investment Forum, qui s’est réuni à Rabat les 26, 27 et 28 novembre dernier sur le thème : « Réduire les écarts, mobiliser les capitaux pour libérer le plein potentiel de l’Afrique ».

En effet, si la loi de Finances s’appuie d’une part sur une note détaillée de la répartition régionale de l’investissement et d’autre part sur un rapport sur le foncier public pour l’investissement, Mme Nezha Hayat, Directrice Générale du FM6I, a explicité dans son dernier communiqué que : « le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement n’est pas un simple mécanisme de financement. Il agit comme un catalyseur et un accélérateur, alignant les stratégies nationales avec les capitaux privés, et transformant les ambitions publiques en opportunités bancables ».

Ainsi, la note de répartition régionale de l’investissement du ministère des Finances, démontre l’engagement en chiffres de l’État en matière d’investissement régional, avec un investissement public qui a augmenté considérablement de 86,8 % sur la période 2020-2025, et devrait atteindre 380 MMDH au titre de l’année 2026. Cet effort volontariste d’investissement de l’état a pour objectif d’appuyer la réalisation des grands chantiers structurants d’infrastructure, d’accompagner la mise en œuvre des différentes stratégies sectorielles et d’accès aux services sociaux de base. Il traduit un effort important d’investissement en faveur des secteurs prioritaires, et constitue un levier fondamental pour réussir une relance durable et inclusive de l’économie, assurer une répartition équitable de la richesse, et in fine renforcer la résilience des territoires face aux chocs endogènes et exogènes.

L’investissement public est érigé au cœur des priorités nationales. En effet, les investissements publics dans les routes, l’eau, l’électricité, …, facilitent l’accès des citoyens aux services de base, réduisent les disparités, et renforcent l’attractivité et la compétitivité du pays, de la même façon que les investissements publics dans les secteurs sociaux tels que l’éducation, la santé ou l’habitat, contribuent à réduire la pauvreté, et à renforcer l’inclusion. De fait, de tels efforts ont été couronnés par une nette amélioration des indicateurs sociaux, à l’instar du taux de scolarisation qui a atteint 83% au préscolaire, 100% au primaire et 80% au secondaire collégial, du taux d’électrification par région qui traduit actuellement une couverture quasi-totale, et du niveau de pauvreté multidimensionnelle qui a nettement reculé à l’échelle nationale, en passant de 11,9% en 2014 à 6,8% en 2024.

La Loi de finances 2026, persiste dans sa lutte contre les disparités sociales et territoriales d’autant que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans son discours du Trône du 29 juillet 2025, a dit « il n’y a pas aujourd’hui ni demain de place pour un Maroc à deux vitesses ». Une nouvelle génération de programmes de développement territorial intégré a été lancée, en matière de promotion de l’investissement public. La LDF2026 repose encore sur le renforcement des infrastructures et des services de base, tout en s’appuyant sur la dynamique de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde de football 2030. Tout en renforçant davantage l’effort d’investissement public vers la création de l’emploi et de la valeur ajoutée, tout en exploitant la richesse économique et les potentialités propres de chaque territoire.

Par ailleurs, la Loi de finances 2026, en matière d’investissement public, s’appuie également sur un rapport sur le foncier public mobilisé pour l’investissement, qui prend de plus en plus d’importance. La note en question sur laquelle la LDF s’appuie, précise l’effort d’investissement régional qui sera déployé en 2026, en termes quantitatif et qualitatif bénéficiant à la population dans chaque Région du Royaume. En effet, la Direction des Domaines de l’État, en sa qualité d’agent foncier de l’État, joue un rôle déterminant dans le développement socio-économique national. Concrètement, à travers la mobilisation du foncier privé de l’État, elle vise à soutenir les politiques publiques en matière d’investissement productif et accompagne les stratégies sectorielles de l’État pour la réalisation des équipements publics et le renforcement des services sociaux en appuyant entre autres les programmes d’Habitat Social et les opérations de relogement des bidonvilles. Il s’agit d’une réelle dynamique entre le « Domaine Privé de l’État » qui est devenu un levier pour la promotion des investissements productifs. En termes de chiffres, la Direction des Domaines de l’État a mobilisé, au cours des trois dernières années, une superficie de 1.518.551 Ha.

Cette contribution a permis de soutenir de grands projets de développement et des programmes de mise à niveau des infrastructures, pour un volume d’investissement estimé à 688 Milliards de Dirhams, et une création de 121.220 postes d’emploi. La bonne gestion du foncier de l’état, a permis en 2024 une récupération de 2.755 Ha auprès d’investisseurs défaillants, en vue de leur réaffectation à de nouveaux projets à fort impact socio-économique.

Quant à l’autre acteur de la promotion de l’investissement dans notre pays, le FM6I, il joue déjà le rôle de « Game Changer » de l’industrie du capital-investissement au Maroc. En sélectionnant 14 sociétés de gestion, il a mobilisé 14,5 MMDH de capitaux privés, auxquels s’ajoutent 4,5 MMDH injectés par le fonds (soit le tiers des capitaux investis). Au total ce sont 19 milliards de DH qui seront déployés dans l’économie marocaine avec un effet multiplicateur de plus de 4. « C’est là l’essence même de notre modèle : un capital public qui multiplie l’investissement privé » précise Mme Hayat, Directrice Générale du FM6I.

En tant qu’accélérateur systémique, le Fonds ne se contente d’ailleurs pas de financer, il réduit les risques, débloque des projets, sécurise les investisseurs, booste la transformation verte et digitale, et connecte l’économie marocaine aux standards internationaux les plus exigeants. Le tout en transformant cette dynamique en opportunités réelles pour l’économie et l’emploi.  Le Fonds Mohamed VI pour l’investissement est ainsi incontestablement la seconde main qui associée à l’investissement public traditionnel permet d’applaudir la multiplication, la diversification et l’extension de l’investissement au Maroc…

 

Afifa Dassouli

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