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Gaza, la faim en attendant la fin

Gaza, la faim en attendant la fin

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La bande de Gaza agonise sous les yeux d’un monde prétendument civilisé, spectateur indifférent d’une tragédie orchestrée par Israël avec un cynisme glaçant. L’objectif annoncé de « détruire le Hamas » dissimule mal une volonté bien plus sinistre : dépeupler méthodiquement ce territoire palestinien assiégé, soumis à une politique d’asphyxie économique et humanitaire sans précédent. Les masques tombent, mais l’indignation internationale reste tiède, embarrassée et sélective.

Tandis que l’Occident s’est montré solidaire et ferme face à l’invasion russe en Ukraine, imposant à Moscou un isolement économique, sportif et diplomatique inédit, aucune action similaire ne vient sanctionner Israël pour ses crimes flagrants à Gaza. Les Russes sont exclus des compétitions internationales, isolés diplomatiquement, mis au ban des nations. Pendant ce temps, les dirigeants israéliens poursuivent impunément leur politique expansionniste, nourrissant un projet plus vaste et sinistre encore : le « Grand Israël ».

Des déclarations officielles israéliennes, explicites et glaçantes, ne laissent aucun doute sur leurs intentions. « Il faut raser Gaza », lançait sans complexe le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich. « Effacez Gaza de la carte », martelait Avigdor Lieberman, ancien ministre israélien de la Défense. Ce projet n’est pas simplement le délire d’un seul homme comme Benjamin Netanyahu. C’est une stratégie assumée et portée par tout un pan de la classe politique israélienne. Après Gaza, viendra le tour de la Cisjordanie, puis ce sera la Syrie, le Liban et au-delà, dans une logique d’annexion continue et brutale.

Le professeur John Mearsheimer l’a parfaitement analysé : « Israël n’a aucun intérêt à une paix juste, car cela entraverait son projet de domination régionale ». Norman Finkelstein, éminent intellectuel juif américain, dénonce quant à lui depuis des décennies la dérive criminelle d’Israël, parlant ouvertement de génocide à Gaza, une accusation étayée par les faits cruels du terrain : blocus alimentaire, bombardements incessants sur des civils, destruction systématique des infrastructures vitales.

La faim utilisée comme arme, voilà une réalité insupportable. À Gaza, la famine n’est pas un dommage collatéral, mais un objectif stratégique. L’Occident, si prompt à défendre les valeurs humanistes ailleurs, reste hypocritement muet face à cette catastrophe orchestrée, préférant le confort du silence complice aux impératifs moraux de la justice.

Aujourd’hui, il est urgent de dire les choses clairement : Israël mène une guerre d’annihilation contre Gaza. Tant que le monde fermera les yeux, cette tragédie se poursuivra, entachant pour toujours les consciences de ceux qui préfèrent détourner le regard.

 

Ayoub Bouazzaoui

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