Sous la présidence marocaine, le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a mis l’accent, mercredi à Addis-Abeba, sur l’importance d’une approche globale alliant prévention, réintégration et coopération continentale dans la lutte contre l’extrémisme violent en Afrique.
Au cours d’une réunion organisée par visioconférence et présidée par l’Ambassadeur Représentant permanent du Maroc auprès de l’UA et de la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, le Royaume a souligné que la lutte contre l’extrémisme violent dépasse les seules réponses sécuritaires. M. Arrouchi a insisté sur la nécessité d’une stratégie proactive intégrant des actions de déradicalisation, fondées notamment sur la diffusion de contre-discours et la réintégration des individus sortant des idéologies extrémistes.
Selon le diplomate marocain, la déradicalisation constitue un levier essentiel face à l’instabilité et au sous-développement, qui favorisent la propagation des idéologies violentes. Il a ainsi mis en avant l’importance de s’attaquer aux causes profondes du phénomène, en renforçant la résilience des sociétés à travers des politiques éducatives, des opportunités d’emploi et l’inclusion sociale. Le rôle des mécanismes de bonne gouvernance et de prévention des conflits a également été souligné.
La délégation marocaine a rappelé que ce choix thématique s’inscrit dans une volonté d’apporter une réponse pertinente aux défis croissants posés par l’extrémisme en Afrique. Elle a présenté l’expérience du Maroc, qui, conformément aux orientations royales, met en œuvre depuis deux décennies une stratégie multidimensionnelle centrée sur le développement humain, la formation des imams, ainsi que la promotion d’un islam tolérant à travers la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains.
Dans cette dynamique, la coopération Sud-Sud occupe une place prépondérante. La délégation a appelé à renforcer les échanges entre États membres, en s’appuyant sur les meilleures pratiques et expériences du continent, tout en soulignant l’importance de traiter les causes structurelles du terrorisme en lien avec les dimensions de paix, de sécurité et de développement.
Par ailleurs, la délégation marocaine a insisté sur l’implication active des femmes et des jeunes dans les stratégies de prévention, en particulier dans les zones vulnérables comme les camps de réfugiés, où la jeunesse est souvent exposée aux discours extrémistes.
Face à une menace dont l’impact humain et économique est particulièrement lourd sur le continent, le Maroc a plaidé pour sortir des schémas traditionnels et favoriser une approche intégrée. Neutraliser les groupes terroristes ne suffit pas : il est tout aussi crucial, selon la délégation, de neutraliser leur capacité d’endoctrinement et de recrutement.
Le Maroc a enfin insisté sur trois axes majeurs pour renforcer la lutte contre l’extrémisme : le soutien aux moyens de prévention et d’alerte précoce, la création d’opportunités économiques et sociales pour endiguer la radicalisation, ainsi qu’une vigilance accrue face aux liens entre groupes extrémistes, mouvements séparatistes et réseaux criminels transnationaux.
LNT