Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu sa réunion trimestrielle afin d’examiner la situation économique nationale et internationale ainsi que les projections macroéconomiques à moyen terme.
L’analyse du Conseil met en avant une croissance soutenue des secteurs non agricoles au Maroc, principalement portée par les investissements, en particulier ceux liés aux infrastructures. En 2024, la croissance non agricole s’est établie à 4,2%. Cette dynamique devrait se maintenir à un rythme similaire au cours des deux prochaines années.
Concernant le secteur agricole, celui-ci demeure tributaire des conditions climatiques. Après un repli de 4,7% en 2024, la valeur ajoutée agricole devrait connaître une progression de 2,5% en 2025. Pour 2026, une hausse de 6,1% est projetée, en supposant une récolte céréalière moyenne de 50 millions de quintaux.
Dans l’ensemble, la croissance économique nationale est estimée à 3,2% en 2024, avec des prévisions de 3,9% pour 2025 et 4,2% en 2026.
L’inflation au Maroc a connu une décélération notable en 2024, s’établissant en moyenne à 0,9%. Toutefois, en janvier 2025, un rebond a été observé, avec une inflation atteignant 2%, principalement en raison de la hausse des prix des produits alimentaires à prix volatils et des tarifs réglementés.
Les prévisions de Bank Al-Maghrib indiquent une inflation qui se stabiliserait autour de 2% au cours des deux prochaines années. L’inflation sous-jacente, mesurant la tendance de fond hors produits volatils et prix réglementés, ressort à 2,2% en 2024 et devrait rester proche de ce niveau à moyen terme.
Les anticipations des experts du secteur financier indiquent des taux d’inflation prévus de 2,2% à l’horizon de 8 trimestres et de 2,4% à l’horizon de 12 trimestres.
Compte tenu de l’évolution maîtrisée de l’inflation et dans le but de soutenir l’activité économique, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de réduire le taux directeur de 25 points de base, le fixant désormais à 2,25%. Il s’agit de la troisième baisse depuis juin 2024. La Banque centrale a précisé que ses décisions futures continueront d’être prises en fonction des données disponibles et de l’évolution de la conjoncture.
Par ailleurs, un programme spécifique a été mis en place pour soutenir le financement bancaire des Très Petites Entreprises (TPE), prévoyant un refinancement des banques participantes à un taux préférentiel inférieur de 25 points de base au taux directeur.
En 2024, l’économie marocaine a enregistré la création nette de 82 000 emplois, exclusivement en milieu urbain. Les secteurs non agricoles ont été les principaux contributeurs, avec 160 000 emplois créés dans les services, 46 000 dans l’industrie et 13 000 dans le BTP. En revanche, le secteur agricole a connu une perte nette de 137 000 emplois.
Le taux d’activité s’est légèrement contracté de 43,6% à 43,5%, tandis que le taux de chômage est passé de 13% à 13,3%, atteignant 6,8% en milieu rural et 16,9% en milieu urbain.
Les projections indiquent un déficit du compte courant à hauteur de 2,9% du PIB en 2025, avant un allègement prévu à 2% en 2026. Les exportations devraient progresser de 6,4% en 2025 et de 9,7% en 2026, avec une contribution significative du secteur des phosphates et dérivés, ainsi que de l’industrie automobile.
Les importations devraient croître parallèlement, portées par la demande en biens d’équipement et de consommation. Le recul attendu de la facture énergétique devrait contribuer à limiter l’élargissement du déficit.
Les transferts des Marocains Résidant à l’Étranger (MRE) sont projetés à près de 123 milliards de dirhams en 2026, tandis que les recettes des voyages continueraient leur progression annuelle de 5%. Les avoirs officiels de réserve devraient atteindre 408 milliards de dirhams à fin 2026, représentant l’équivalent de 5 mois et 11 jours d’importations.
En 2024, les recettes ordinaires ont enregistré une hausse de 15,3%, tandis que les dépenses globales ont progressé de 6,5%. Le déficit budgétaire, hors cessions d’actifs, devrait se réduire progressivement de 4,1% du PIB en 2024 à 3,6% en 2026.
L’endettement du Trésor est également attendu en baisse, passant de 70,4% du PIB en 2024 à 68,2% en 2026. La dette intérieure devrait reculer, tandis que la dette extérieure représenterait environ 19,7% du PIB en 2026.
LNT