
Les avancées du Maroc en matière de parité dans le domaine judiciaire ont été mises en lumière à l’occasion de la 4ème Journée internationale des femmes juges, organisée en marge de la 58ème session du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies à Genève. Cet événement a rassemblé des représentants d’institutions judiciaires, des experts du droit ainsi que des organisations internationales et régionales pour discuter des défis et des progrès liés à la participation des femmes dans la magistrature.
Les initiatives marocaines en faveur de l’égalité dans la magistrature
Intervenant lors d’un panel dédié, la magistrate Mina Sougrati, présidente élue de l’Association internationale des femmes juges (AIFJ), a présenté les mesures prises par le Maroc pour renforcer la place des femmes dans les responsabilités judiciaires. Elle a notamment évoqué l’initiative du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), qui a intégré dans sa stratégie de travail 2021-2026 une mesure visant à favoriser la parité dans les postes de responsabilité.
Dans ce cadre, une commission thématique a été mise en place pour identifier les obstacles à la mise en œuvre de cette mesure et proposer des solutions adaptées. Cette démarche s’inscrit dans le cadre plus large des engagements constitutionnels et internationaux du Maroc en matière d’égalité des sexes.
L’impact de la représentation féminine dans la justice
Au-delà du respect des principes d’égalité, la participation des femmes aux postes de responsabilité judiciaire est perçue comme un facteur contribuant à une justice plus équilibrée et inclusive. Selon Mina Sougrati, la présence des femmes dans la magistrature permet d’enrichir le système judiciaire par une diversité de perspectives et d’expériences, ce qui renforce la transparence, l’intégrité et la lutte contre la corruption.
Elle a également souligné que la représentation féminine au sein du pouvoir judiciaire renforce la confiance du public dans les institutions et garantit que les besoins et les attentes de l’ensemble de la société soient mieux pris en compte.
Un espace d’échange et de coopération internationale
L’événement organisé à Genève a permis d’aborder les défis rencontrés par les femmes dans l’accès aux fonctions judiciaires et les stratégies adoptées à travers le monde pour renforcer leur présence. Plusieurs initiatives internationales ont été évoquées, dont le programme Women in Leadership in Law (WILIL), qui vise à promouvoir l’égalité des sexes et à lever les obstacles à la progression des femmes juges.
Dans ce cadre, l’AIFJ collabore avec plusieurs sections nationales pour développer des solutions concrètes, notamment en matière de formation, de mentorat et de réformes institutionnelles visant à garantir une meilleure représentativité des femmes, en particulier dans les juridictions supérieures.
Une reconnaissance internationale des femmes juges
L’adoption, en avril 2021, par l’Assemblée générale des Nations Unies, de la résolution consacrant le 10 mars comme Journée internationale des femmes juges, a marqué une étape importante dans la reconnaissance du rôle des femmes dans la magistrature. Cette journée, initiée par l’État du Qatar, vise à mettre en avant les contributions des femmes juges et à encourager leur participation accrue dans les systèmes judiciaires du monde entier.
Les discussions lors de cet événement ont mis en évidence les progrès réalisés dans plusieurs pays en matière de représentation féminine dans la magistrature, mais aussi les défis persistants. Parmi ceux-ci figurent l’accès aux postes de direction, la conciliation entre vie professionnelle et personnelle, ainsi que les résistances sociétales et institutionnelles qui freinent encore l’évolution des carrières féminines dans le domaine judiciaire.
LNT