Les amis de Nizar Baraka continuent de critiquer, d’alerter, de rejeter une large partie des politiques publiques menées par la coalition Akhannouch. En effet, ces derniers temps, on a bel et bien constaté que le parti de l’Istiqlal continue de prendre du recul en s’opposant et critiquant ouvertement l’Exécutif, dont il est pourtant membre depuis son investiture en 2021.
Le tout se passe à un moment où le patron de la majorité, Aziz Akhannouch, ne cesse de vouloir rassurer sur le fait que la majorité reste, d’après lui, toujours aussi soudée et solidaire, et que c’est une coalition gouvernementale qui se porte bien. Dans sa toute dernière sortie médiatique auprès de ses amis Rnistes, Aziz Akhannouch a voulu démentir l’existence de conflits gouvernementaux affectant la majorité, assurant que l’équipe gouvernementale restait unie, comme le montre sa participation active aux sessions parlementaires.
Néanmoins et parallèlement, le SG de l’Istqlal, Nizar Baraka, vient d’annoncer la tenue d’une réunion pour discuter des derniers développements politiques. Des tensions auraient émergé entre certains membres de l’Exécutif, avec des ministres de l’Istiqlal se séparant des autres et suscitant des commentaires sur un éventuel fossé au sein de la majorité.
Dans le même sens et bien avant, au QG de la Balance à Rabat, Nizar Baraka n’avait pas fait dans la dentelle lors de la tenue de la session du Conseil National de l’Istiqlal, durant laquelle il avait tenu des propos acerbes vis-à-vis du bilan du Gouvernement Akhannouch. Dans son allocution, Nizar Baraka avait appelé son parti à se mettre du côté des citoyens qui se plaignent de la cherté de la vie qui a détérioré leur pouvoir d’achat. Il avait ainsi appelé le gouvernement Akhannouch à prendre des mesures audacieuses pour mettre fin à l’hémorragie du chômage, de l’inflation et de l’immigration, compte tenu des conditions difficiles que traverse le Maroc.
Avec le même ton acerbe et auprès cette fois-ci auprès des syndicalistes de l’UGTM, Nizar Baraka a indiqué que les pressions auxquelles est confronté le pouvoir d’achat des familles marocaines restent un problème social pressant, notamment en ce qui concerne les prix des produits de base, malgré le rythme de contraction qui a affecté le taux d’inflation.
Présidant tout récemment une réunion conjointe de l’équipe parlementaire indépendante et de l’UGTM, la centrale du parti, Baraka a essayé d’optimiser en précisant que le parti affirme son alignement au sein de la majorité et travaille selon la logique de solidarité gouvernementale, en proposant des alternatives et des solutions pouvant répondre aux attentes et aux aspirations des citoyens.
Mais selon d’autres Rnistes, les dernières positions de Nizar Baraka ne sont guère appréciées, tout en indiquant que ses critiques risquent de porter atteinte à l’esprit de la coalition gouvernementale.
A tous ceci, on peut rajouter le fait que ce recul manifeste de l’Istiqlal intervient à deux ans des prochaines législatives et dont la question socio-économique aura sans aucun doute son mot à dire.
Du côté des analystes, les propos de Nizar Baraka qui comportent des signes de désaccord et d’insatisfaction, laisse toutefois entrevoir des divergences au sein de la coalition gouvernementale. Comment faire taire alors les amis de Baraka ? Telle est sans aucun doute la question qui taraude le Rniste Akhannouch qui a certainement besoin, le temps d’une situation politique et sociale électrique, d’une coalition gouvernementale plus que jamais soudée… Mais selon d’autres Rnistes, les dernières positions de Nizar Baraka ne sont guère appréciées, tout en indiquant que ses critiques risquent de porter atteinte à l’esprit de la coalition gouvernementale.
Ainsi, on peut dire que l’Istiqlal, absent quand même des grandes questions polémiques, se rend compte visiblement qu’il est peut-être temps de se positionner sur un certain nombre de problématiques, socio-économiques en particulier, particulièrement celles qui mettent à mal le quotidien d’une bonne partie de Marocains. Le tout dans le grand espoir de dissocier l’image d’un parti se voulant citoyen d’une coalition qui semble être jugée problématique.
Du côté d’Aziz Akhannouch, le Chef du gouvernement n’a certainement pas intérêt à voir sa majorité déchirée à l’approche des législatives. Ceci risquerait de porter un coup dur à un RNI toujours aussi ambitieux pour un second mandat gouvernemental.
H.Z