Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a validé, le 26 novembre 2024, un nouveau programme visant à renforcer la gestion des déchets ménagers et assimilés (GDMA) au Maroc. Doté d’un financement de 250 millions de dollars, ce programme ambitionne de soutenir les investissements stratégiques et les réformes nécessaires pour améliorer la durabilité financière et environnementale du secteur.
Un contexte stratégique pour les zones urbaines
Avec plus de 60 % de la population résidant en milieu urbain, les villes marocaines jouent un rôle essentiel dans le développement économique du pays. Dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement, le Maroc place la qualité de vie et l’attractivité des espaces urbains au cœur de ses priorités. La gestion des déchets ménagers, bien que marquée par des progrès notables, reste un défi majeur.
Grâce au soutien antérieur de la Banque mondiale, le Programme national de gestion des déchets ménagers et assimilés (PNDM) a permis d’améliorer la collecte des déchets urbains, atteignant 96 % en 2022, contre seulement 40 % en 2008. Cependant, des problématiques environnementales et financières subsistent, notamment la réduction de l’enfouissement et la valorisation des déchets.
Face à ces enjeux, le Maroc a lancé en 2023 le Programme national de valorisation des déchets ménagers (PNVDM), qui privilégie des pratiques durables axées sur une gestion plus responsable des ressources. Ce programme met l’accent sur la réduction de l’enfouissement et sur des initiatives de valorisation des déchets, tout en intégrant des modèles économiquement viables et respectueux de l’environnement.
Le nouveau programme soutenu par la Banque mondiale apportera un appui direct aux objectifs du PNVDM. Il prévoit notamment de renforcer la gestion des décharges contrôlées pour améliorer les performances du secteur et de mettre en place des solutions pour fermer et réhabiliter les décharges non contrôlées. Ce financement contribuera également à identifier de nouvelles sources de revenus pour pérenniser les activités de gestion des déchets, tout en alignant les efforts du Maroc sur ses engagements climatiques dans le cadre de l’Accord de Paris.
L’initiative comprend également un suivi des émissions de gaz à effet de serre générées par le secteur des déchets, permettant une analyse rigoureuse de son impact environnemental. En outre, elle favorisera l’élaboration de politiques adaptées et la mise en place de solutions de valorisation des déchets.
Selon Moustapha Ndiaye, directeur de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte, ce programme illustre l’engagement de l’institution envers le développement urbain durable au Maroc. Il a souligné que cette initiative s’inscrit dans une continuité, visant à renforcer la qualité des infrastructures urbaines tout en soutenant les efforts d’adaptation et d’atténuation au changement climatique.
Le programme bénéficie également de l’appui de la Facilité mondiale pour la réduction des risques de catastrophe (GFDRR) et de la Facilité de conseil public-privé pour les infrastructures (PPIAF), qui apportent une expertise technique précieuse. Ces soutiens visent à accompagner la mise en œuvre de solutions innovantes et adaptées aux besoins du secteur des déchets au Maroc.
LNT