Le projet de loi de finances (PLF) n° 60.24 pour l’exercice 2025 traduit l’engagement du gouvernement à renforcer les fondations de l’État social, selon Nadia Fettah. Lors de son intervention à la Chambre des conseillers, la ministre de l’Économie et des Finances a mis en avant les mesures financières et procédurales prévues, qu’elle a qualifiées d’« importantes et indéniables ».
Mise en œuvre des politiques de soutien social
La ministre a rappelé la tenue de la première réunion du Conseil d’administration de l’Agence nationale du soutien social (ANSS), organisée dans le cadre de la mise en œuvre des politiques de soutien social, en particulier le programme d’aide sociale directe. Cet effort s’inscrit dans les priorités du PLF, visant à améliorer le niveau de vie des catégories vulnérables et à renforcer la cohésion sociale.
Nadia Fettah a souligné que l’emploi constitue une priorité essentielle pour le gouvernement, nécessitant des investissements rapides et ciblés. Selon elle, il n’est pas possible de s’appuyer uniquement sur les entreprises pour générer des opportunités d’emploi. Ainsi, la création d’initiatives adaptées, qu’elles concernent les jeunes diplômés ou non, en milieu rural ou urbain, est impérative.
La ministre a évoqué un projet de décret en préparation, destiné à soutenir les petites et moyennes entreprises (PME), qui représente une solution concrète au défi de l’emploi.
Le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a précisé que le PLF repose sur des hypothèses réalistes, notamment une prévision de croissance économique de 4,6 %, un taux d’inflation estimé à 2 %, une récolte céréalière de 70 millions de quintaux, et un prix moyen du gaz butane de 500 dollars la tonne.
Ces hypothèses s’appuient sur des données historiques et une méthodologie rigoureuse, assurant une base solide pour la planification économique et budgétaire.
Réformes de la protection sociale et du système de santé
Fouzi Lekjaa a également mis en avant les progrès réalisés dans la généralisation de la protection sociale, avec 11 millions de bénéficiaires inscrits à l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO). Cette initiative représente un coût de 9,5 milliards de dirhams, pris en charge pour les personnes dans l’incapacité de payer leurs cotisations.
En parallèle, le gouvernement poursuit la réforme globale du système de santé. Des projets de construction de centres hospitaliers universitaires à Laâyoune, Agadir, Errachidia et Rabat sont en cours, tandis que la réhabilitation de 1.400 établissements de soins figure parmi les priorités. Par ailleurs, 6.500 nouveaux postes seront créés pour renforcer les ressources humaines du secteur.
Le programme d’aide sociale directe, doté d’un budget de 37 milliards de dirhams, vise à soutenir environ 4 millions de familles, en ciblant particulièrement les classes moyennes et vulnérables.
Le gouvernement s’engage à institutionnaliser le dialogue social, en collaboration avec les syndicats. Fouzi Lekjaa a souligné les résultats déjà obtenus, avec une enveloppe budgétaire additionnelle de 20 milliards de dirhams mobilisée pour 2025. D’ici 2026, les engagements financiers liés au dialogue social devraient atteindre près de 45 milliards de dirhams.
LNT