Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) vient d’approuver le décaissement de 415 millions de dollars en faveur du Maroc, dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Ce financement représente la deuxième tranche attribuée au Royaume dans le cadre de cette initiative, portant le total des fonds versés à environ 747 millions de dollars. Ce soutien financier du FMI s’inscrit dans les efforts déployés par le Maroc pour renforcer sa résilience face aux défis climatiques et pour faciliter sa transition vers une économie plus durable.
Un soutien renforcé pour la transition verte du Maroc
La Facilité pour la résilience et la durabilité a été conçue par le FMI pour aider les pays engagés dans des réformes visant à réduire les risques à long terme pour leur stabilité économique, notamment ceux liés au changement climatique et aux pandémies. Selon le FMI, le soutien au Maroc s’étendra sur 18 mois, une période durant laquelle ces fonds devraient contribuer à renforcer la capacité du pays à affronter les catastrophes naturelles et à poursuivre son ambition de devenir une économie verte.
Le communiqué de l’institution financière internationale souligne « l’engagement fort » des autorités marocaines envers une économie plus écologique. Depuis plusieurs années, le Royaume s’illustre par des actions concrètes dans le domaine du développement durable, et ce financement du FMI vise à consolider les acquis et à soutenir les projets en cours pour répondre aux défis climatiques. Selon Kenji Okamura, directeur adjoint et président par intérim du Conseil d’administration du FMI, « les progrès accomplis par le Maroc sont favorisés par des fondamentaux solides et des politiques bien établies, ainsi que par une tradition de mise en œuvre efficace des réformes. »
Une démarche proactive pour atténuer les vulnérabilités climatiques
L’une des principales priorités du Maroc dans le cadre de cette initiative est la réduction de sa vulnérabilité aux aléas climatiques. Le pays est particulièrement exposé aux sécheresses, comme en témoigne la diminution de sa production agricole en 2024 en raison des conditions climatiques difficiles. Cependant, le secteur non agricole a affiché une certaine résilience, et la demande intérieure s’est renforcée, soulignant ainsi la capacité du pays à faire face aux fluctuations dans le secteur agricole.
Les fonds débloqués par le FMI permettront au Maroc de mettre en œuvre des projets visant à atténuer les effets du changement climatique. Selon le Fonds, les autorités marocaines sont appelées à investir davantage dans des infrastructures hydrauliques afin de répondre à la pénurie d’eau. La gestion de la demande en eau, combinée aux infrastructures existantes, représente une priorité pour garantir un accès durable aux ressources en eau.
Vers une économie moins dépendante des énergies fossiles
Le FMI encourage également le Maroc à adopter des mesures permettant de réduire sa dépendance aux sources d’énergie polluantes. Dans cette optique, le pays se tourne progressivement vers les énergies renouvelables, un secteur clé pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le FMI recommande une libéralisation du secteur de l’électricité et une réforme du système fiscal pour mieux intégrer les impératifs climatiques.
En stimulant la participation du secteur privé dans le domaine des énergies renouvelables, le Maroc pourrait non seulement avancer vers ses objectifs climatiques, mais aussi réduire sa dépendance aux combustibles fossiles importés. Cette démarche pourrait améliorer la compétitivité des entreprises marocaines, tout en contribuant à la création d’emplois. De plus, les projets de décarbonisation sont conçus pour minimiser les effets négatifs sur les populations les plus vulnérables, garantissant ainsi une transition équitable.
Résultats économiques et stabilité financière
Les efforts du Maroc pour renforcer sa résilience climatique ne se font pas au détriment de sa stabilité économique, soutient le FMI. Au contraire, le pays bénéficie actuellement d’une série de facteurs économiques positifs, malgré les défis climatiques. Les revenus générés par le tourisme, les exportations et les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger contribuent à maintenir le déficit courant à un niveau modéré. Les pressions inflationnistes se sont également atténuées, et le déficit budgétaire est en voie d’atteindre les objectifs fixés pour 2024, grâce à des recettes fiscales supérieures aux prévisions, compensant l’augmentation des dépenses courantes, précise le Fonds.
Le FMI relève que les actions en faveur de la décarbonisation et de la transition énergétique sont soutenues par des fondamentaux économiques solides, qui fournissent une base stable pour les réformes. Toutefois, les autorités marocaines restent conscientes des risques associés aux catastrophes naturelles, et le financement du FMI représente un levier pour renforcer davantage la résilience du pays.
Une dynamique favorable pour la durabilité
Le FMI salue les « progrès constants » réalisés par le Maroc dans son effort de transition vers une économie plus durable, un processus qui pourrait inspirer d’autres nations confrontées aux mêmes défis climatiques. Et d’ajouter que le Maroc, par ses réformes et ses investissements, s’efforce de construire un modèle de développement durable qui combine croissance économique, protection de l’environnement et résilience climatique.
La Facilité pour la résilience et la durabilité, qui englobe les réformes et investissements sur une période de 18 mois, vise à assurer la transition écologique du pays, à consolider sa préparation aux catastrophes naturelles et à saisir les opportunités de décarbonisation.
SB