Décidément, ce mois d’octobre est à marquer dans les annales du digital marocain. Le lancement très médiatisé de la nouvelle stratégie nationale « Maroc Digital 2030 » a été plébiscité par les acteurs du secteur qui n’attendaient que cela. Et si l’accueil qui lui a été réservé est si positif, c’est que cette nouvelle stratégie vient en effet récompenser les efforts de nombreux acteurs, petits et grands, qui ont vu l’éclosion de ce secteur et qui mesurent le chemin parcouru en vingt ans de développement du Maroc.
Le ministère de Ghita Mezzour a produit une stratégie qui a plusieurs mérites évidents. D’abord, la stratégie présentée est résolument ancrée dans les réalités de son temps. Certes, elle contient des objectifs « politiques », mais elle répond avant tout aux besoins de structuration d’un secteur et de ses opérateurs qui ont besoin d’un cap commun. Ce cap fixé est celui d’un Maroc qui adopte une approche holistique du digital avec une volonté de couvrir tout le spectre nécessaire à son succès. De l’infrastructure à la souveraineté des données et à la cybersécurité, c’est toute la chaine de « production » digitale du pays qui est en passe d’être intégrée par cette nouvelle stratégie.
L’autre mérite évident apparait dans la prise de conscience affichée que le secteur ne peut se limiter à la visibilité de la partie émergée de l’iceberg qui associe le digital à la communication et au marketing, aux petits startuppers étudiants et aux tournois de hackaton et de e-gaming.
La croissance mondiale du secteur est exponentielle et comme pour la stratégie industrielle menée par le Royaume, le Maroc doit trouver rapidement et efficacement une place dans l’écosystème mondial de l’innovation technologique. Comme pour l’industrie, il s’agit de trouver nos forces et de les accentuer, d’attirer des mastodontes mondiaux pour participer à leur chaine de valeur et en tirer des transferts de compétence qui permette de créer de la valeur ajoutée locale.
Il s’agit aussi de s’atteler à déceler et à accompagner nos pépites nationales en leur donnant une portée mondiale et éviter que nos talents ne soient obligés de s’expatrier pour concrétiser leurs projets. L’emploi est d’ailleurs au cœur des enjeux de la stratégie présentée et outre les objectifs chiffrés, ce sont les mécanismes mis en œuvre qui se distinguent parce que le potentiel est réel. En France par exemple, la « French Tech » est le premier créateur d’emplois parce que ce sont des milliers de startups qui sont accompagnées dans une croissance rapide, qui par essence nécessite de créer et de pourvoir des emplois rapidement.
Enfin, cette stratégie est porteuse d’espoir pour tous ceux qui savent que le digital n’a besoin que d’un cadre favorable pour s’épanouir naturellement tant la croissance du secteur est une tendance de fond des années à venir. C’est une voie par le haut pour le pays qui peut y trouver une solution durable au problème de l’emploi des jeunes et à la création d’une croissance économique plus inclusive.
Et, c’est surtout un momentum crucial pour le pays, alors que l’IA est désormais là pour bousculer tous les acquis. Il était grand temps que le Maroc connecte tous les fils pour ne pas rater ce train à grande vitesse déjà en marche et qu’il s’appuie sur tous les acquis que le secteur cumule.
Preuve s’il en est de la profondeur d’expérience et d’expertise qui anime les acteurs du secteur, l’African Digital Summit s’est tenu cette semaine en présence notamment de la ministre Ghita Mezzour, et du ministre Abdellatif Miraoui. Cette grande messe du digital organisée avec brio chaque année par le Groupement des Annonceurs Marocains (GAM) depuis 2014, fait la démonstration pour cette édition de la vision à 360° dont bénéficient aujourd’hui les opérateurs du secteur.
Avec la présence de géants mondiaux tels qu’IBM, Amazon, Google, TikTok ou Salesforce pour ne citer qu’eux, l’ADS témoigne du fait que le Maroc est au fait d’enjeux et de solutions planétaires d’une part et d’autre part qu’il dispose des ressources humaines pour les adopter. L’IA, qui a été au cœur des débats du Summit, jouera un rôle décisif pour le Maroc en tant que catalyseur et accélérateur de la transformation du pays. « Leap frog » par excellence, cette technologie transverse peut aider des secteurs hautement stratégiques pour le pays, de l’éducation à la santé en passant par la sécurité.
En définitive, avec cette stratégie Maroc Digital 2030, les ambitions affichées ont désormais un cadre de référence, des moyens colossaux et des acteurs impliqués. Il n’y a plus qu’à…
Zouhair Yata
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