L’agence marocaine de développement des investissements et des exportations, AMDIE, est le fruit de la fusion en 2017 de Maroc Export (anciennement l’Agence marocaine de développement des exportations) avec l’AMDI (Agence marocaine de développement des investissements). Une fusion qui visait à renforcer l’efficacité de la promotion des investissements et des exportations du Maroc en regroupant les compétences et les ressources des deux entités.
Ainsi, l’AMDIE a renforcé la capacité du Maroc à attirer des investissements étrangers et à développer ses exportations. En combinant les ressources et les expertises des deux anciennes agences, l’AMDIE joue aujourd’hui un rôle crucial dans le développement économique du pays, en améliorant son attractivité et en soutenant les entreprises locales dans leur expansion internationale.
Profitant d’un contexte où se dessinaient les contours d’une nouvelle reconfiguration des chaînes de valeur qui privilégiait des relocalisations régionales, l’industrie marocaine a profité d’opportunités pour intégrer de nouvelles chaines de valeur régionales dans la région euro-méditerranéenne. En effet, la hausse des coûts de production a poussé les économies européennes vers une co-localisation dans les pays des deux rives de la Méditerranée. Créant ainsi des opportunités en termes d’accroissement et de diversification de la demande étrangère à travers l’intégration de nouveaux réseaux de production et de développement de capacités d’innovation surtout dans les secteurs à fort potentiel de croissance dans l’avenir comme les énergies durables et de l’industrie 5.0.
Dans ce cadre, le Maroc a renforcé l’attractivité du pays pour les investisseurs notamment étrangers, il a entrepris une modernisation de son cadre juridique et réglementaire. Des réformes du droit des affaires cruciales ont été introduites, incluant la protection des droits de propriété et la simplification des procédures administratives.
Et, surtout, à travers la création des zones d’accélération industrielles remplaçant les zones franches, l’État a instauré des avantages fiscaux et logistiques pour attirer les investissements étrangers. Depuis, ces zones sont devenues des pôles de développement économique, contribuant à dynamiser le secteur industriel et à créer de la richesse et surtout de l’emploi.
Comme l’ont démontré les projets d’Investissements directs étrangers, IDE suivants :
L’Usine Renault-Nissan à Tanger, Peugeot-Citroën (PSA) à Kénitra, l’usine de l’avionneur canadien Bombardier dans l’aéronautique, les investissements dans les parcs éoliens et solaires par des entreprises comme Siemens Gamesa et ACWA Power, l’américain Hexcel qui est un acteur de renommé dans les matériaux composites, l’implantation de la première usine africaine d’impression 3D sur le métal par le géant français Thales pour la fabrication notamment de pièces métalliques pour le spatial, le géant SAFRAN qui est présent depuis plus de 20 au Maroc, le motoriste Pratt & Whitney qui décide de mettre en place une usine au Maroc, l’écosystème Boeing qui est un partenariat inédit jamais conclu auparavant par l’avionneur avec un pays, aussi Nestlé et Danone qui ont développé des activités industrielles au Maroc dans le secteur de l’agroalimentaire…
Tous ces exemples illustrent comment les IDE ont diversifié et renforcé le tissu industriel du Maroc, créant des emplois, transférant des technologies et intégrant le pays dans les chaînes de valeurs mondiales.
Ces résultats, appréciables, sont le fruit des atouts structurels et du dynamisme réformateur du Maroc. Ils illustrent la solidité de la destination Maroc qui a su rester un choix gagnant pour les entreprises étrangères, comme en attestent les chiffres suivants ;
En effet, les recettes issues des IDE ont enregistré un taux de croissance de 12 % en passant de 9,9 MMDH en 2014 à 34,6 MMDH en 2023.
Avec la précision que le secteur industriel représente près du tiers des recettes d’IDE. Ainsi, au cours de la dernière décennie, la part des IDE du secteur industriel dans le total des IDE a augmenté de +10 points, passant de 23 % lors du premier quinquennat (2014- 2018) à 33 % au cours du deuxième (2019-2023).
Le Maroc a enregistré entre 2000-2023, 181MMDHs de recettes d’IDE dans le secteur industriel contre 100 MMDHs de recettes d’IDE entre 2014 et 2023 soit 55% de croissance. Ce qui témoigne de l’attractivité croissante du Maroc pour les investisseurs internationaux. Ce, tout particulièrement après le lancement du Plan d’Accélération industrielle, PAI, qui a placé l’attraction des IDE au cœur de sa stratégie notamment à travers la création de l’AMDIE qui a fait partie des mesures phares de ce plan. L’AMDIE est ainsi venue en tant qu’agence développer les investissements extérieurs et par la même appuyer la mise en œuvre des chantiers du programme industriel en améliorant davantage la qualité de service rendue aux investisseurs et aux exportateurs…
Afifa Dassouli
Le Maroc a opéré une transformation économique significative au cours des dernières décennies, passant d’une économie fermée avec une prédominance d’entreprises publiques à une économie ouverte en accueillant de nombreuses entreprises étrangères. Cette transition a été marquée par des réformes économiques profondes, la libéralisation du commerce, et une stratégie active d’attraction des investissements étrangers. En effet, pendant les décennies 1960 à 1980, l’économie marocaine était largement contrôlée par l’État, avec de nombreuses entreprises publiques opérant dans des secteurs clés tels que l’énergie, les mines, les transports et les télécommunications. De fait, le Maroc avait une politique protectionniste, qui imposait des barrières tarifaires et non-tarifaires pour protéger les industries locales de la concurrence étrangère. Mais, à partir des années 1980, le Maroc a entamé une série de réformes économiques sous l’égide du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque mondiale, connues sous le nom de programmes d’ajustement structurel, qui visaient à stabiliser l’économie nationale et à stimuler la croissance. Une des mesures phares de cette période fut la privatisation progressive des entreprises publiques. Le gouvernement marocain a commencé à vendre des parts de ces entreprises pour améliorer leur efficacité et attirer des investissements privés. Ce tournant stratégique a marqué le début d’une transition vers une économie plus ouverte et diversifiée, préparant le terrain pour des réformes plus profondes dans les décennies suivantes. Dans les années 1990, l’Etat a accéléré son programme de privatisation, en cédant des parts significatives dans des entreprises publiques de secteurs variés, notamment les télécommunications (Maroc Telecom), l’énergie et les banques, Et, adopté une politique de libéralisation du commerce, marquées par son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995 et la signature d’accords de libre-échange avec l’Union européenne et les États-Unis. Ces mesures visaient à intégrer le Maroc dans l’économie mondiale et à promouvoir un environnement favorable aux échanges internationaux et ainsi aux investissements extérieurs.