Le siège de la Banque mondiale à Washington, le 19 janvier 2022
L’économie marocaine a montré une résilience remarquable et s’est redressée, enregistrant une croissance réelle de 3,4 % en 2023, selon le dernier rapport économique de la Banque mondiale. Cependant, une décélération de la croissance à 2,9 % est prévue pour cette année.
« Malgré divers défis tels que le ralentissement de l’économie mondiale, une inflation élevée et le séisme d’Al Haouz, l’économie marocaine a su rebondir, avec une production réelle augmentant de 3,4 % en 2023 », a indiqué l’institution financière internationale dans un communiqué publié jeudi.
Ce rapport souligne « l’importance de la productivité pour améliorer la croissance économique et le niveau de vie. Cela s’inscrit dans le cadre du Nouveau modèle de développement (NMD) et de la vision à long terme du Maroc pour un développement inclusif », a déclaré Ahmadou Moustapha Ndiaye, directeur pays de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte.
« Le pays a récemment réalisé des progrès significatifs, notamment en rendant opérationnel le Conseil de la concurrence, en révisant la loi sur la concurrence, et en concluant un accord antitrust historique avec les distributeurs de carburant. Pour tirer pleinement parti de ces avancées, et comme le souligne le NMD, des efforts continus seront nécessaires, en particulier pour soutenir les petites et moyennes entreprises », a ajouté M. Ndiaye.
Selon la Banque mondiale, les principaux moteurs de cette croissance ont été la reprise du secteur touristique, le dynamisme des secteurs manufacturiers exportateurs, notamment l’automobile et l’aéronautique, ainsi que la reprise de la consommation privée.
« Des politiques macroéconomiques favorables, telles que des stratégies d’expansion du secteur public et de consolidation budgétaire, ont également contribué à cette croissance », a-t-on ajouté.
Le Maroc a également enregistré une « augmentation substantielle » des investissements directs étrangers, offrant d’importantes opportunités de développement, et une réduction du déficit du compte courant à son niveau le plus bas depuis 2007.
Néanmoins, la Banque mondiale souligne que l’économie marocaine « fait face à des défis alors que les entreprises et les ménages peinent à se remettre des récents chocs, comme en témoignent une augmentation des faillites d’entreprises et une perte de 200 000 emplois dans les zones rurales en 2023, malgré l’accélération économique ».
La consommation par habitant a à peine retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie, et un nouveau programme d’aide sociale sera mis en place pour soutenir les ménages les plus vulnérables. La Banque mondiale anticipe qu’en 2024, la croissance économique devrait ralentir à 2,9 % en raison d’une mauvaise campagne agricole, bien que le PIB non agricole devrait rester stable.
LNT