Le Maroc est en pleine transformation pour devenir un acteur clé dans le paysage économique régional, selon les conclusions du dernier rapport du Département d’État américain sur l’investissement au Maroc en 2024, publié ce mercredi 17 juillet. Grâce à sa position géographique stratégique, sa stabilité politique et son infrastructure de classe mondiale, le pays se positionne comme une base manufacturière et d’exportation majeure pour les entreprises internationales.
Une stratégie d’attractivité pour les investissements étrangers
Le rapport du Département d’État souligne que le Maroc déploie des efforts considérables pour attirer les investissements étrangers, notamment dans les secteurs exportateurs tels que la fabrication. Le gouvernement a mis en place des politiques macroéconomiques positives, une libéralisation du commerce, des incitations à l’investissement et des réformes structurelles pour faciliter ce processus. La nouvelle Charte de l’Investissement, adoptée en décembre 2022, offre des incitations significatives pour les investisseurs étrangers.
Selon le rapport 2023 de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), repris dans le rapport du Département d’État américain, le Maroc a attiré le cinquième plus grand nombre d’investissements directs étrangers (IDE) en Afrique en 2022. Bien que les IDE entrants aient légèrement diminué en 2022, atteignant 2,1 milliards de dollars contre 2,2 milliards en 2021, le pays reste une destination attrayante pour les investisseurs internationaux. Les principaux investisseurs au Maroc en 2021 étaient la France, les Émirats arabes unis et l’Espagne, avec les secteurs manufacturier, immobilier et des télécommunications attirant les plus grandes parts des stocks d’IDE.
Une porte d’entrée vers l’Afrique
Le rapport du Département d’État américain met également en lumière comment le Maroc continue de se positionner comme la « porte d’entrée vers l’Afrique ». Depuis son retour à l’Union Africaine en 2017 et son adhésion à la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECA) en 2021, le pays a renforcé son rôle stratégique. L’extension du port commercial de Tanger-Med en 2019, le plus grand port d’Afrique et de la Méditerranée, et la première ligne de train à grande vitesse d’Afrique reliant Tanger à Casablanca illustrent cet engagement.
Malgré ces progrès, le rapport du Département d’État américain souligne que le Maroc fait face à des défis persistants, tels que la bureaucratie inefficace, la corruption et la lenteur des réformes réglementaires. Il mentionne également l’absence d’un processus de sélection des investissements pour les industries critiques comme les télécommunications et les énergies renouvelables.
Engagement en faveur des énergies renouvelables
Le rapport indique que le Maroc investit massivement dans les énergies renouvelables, visant à atteindre 52 % de capacité installée totale d’ici 2030. Le Nouveau Modèle de Développement, publié en 2021, prévoit une augmentation de la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie à 40 % d’ici 2035. En 2023, plus de 10 milliards de dollars ont été annoncés pour développer une chaîne intégrée de fabrication de batteries et de production de véhicules électriques. En 2024, le Maroc a alloué un million d’hectares pour la production d’hydrogène vert, souligne le rapport.
Amélioration de la conformité rinancière
Le rapport du Département d’État américain note également qu’en 2023, le Maroc a été retiré des « listes grises » du Groupe d’Action Financière (GAFI) et de l’Union européenne, suite à des réformes renforçant la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Le rapport rappelle que le Maroc a ratifié 72 traités d’investissement et 62 accords économiques, visant à éliminer la double imposition et à promouvoir les investissements. L’Accord de Libre-Échange (ALE) avec les États-Unis, unique en Afrique, a presque quintuplé le commerce bilatéral de biens depuis son entrée en vigueur. Cet accord soutient les objectifs du Maroc de devenir un hub financier et commercial régional, offrant des opportunités de localisation de services et de finition et réexportation de biens vers les marchés en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient.
En conclusion, le rapport du Département d’État américain met en lumière les efforts soutenus du Maroc pour se positionner comme un leader économique régional, tout en soulignant les défis qui restent à relever pour optimiser son attractivité et sa compétitivité sur la scène internationale.
LNT