Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présidé mardi la première réunion du Conseil national de l’artisanat (CNA), marquée par la constitution d’une commission spécifique chargée de préparer une nouvelle feuille de route stratégique pour le développement du secteur.
Cette stratégie ambitieuse vise à relever les défis du secteur de l’artisanat, notamment la conservation du patrimoine, la généralisation de la couverture sociale, le renforcement du rôle des Chambres d’artisanat, le développement des coopératives, la formation professionnelle, l’approvisionnement en matières premières, la commercialisation et la valorisation des exportations. Le Département du Chef du gouvernement a souligné l’importance de cette initiative dans un communiqué.
Le CNA, institué par la loi 50.17 entrée en vigueur en 2022, marque une étape cruciale dans la stratégie nationale de développement de l’artisanat. Sa mission principale est de proposer des mesures concrètes pour dynamiser, moderniser et développer ce secteur, afin d’améliorer la compétitivité des artisans et leurs conditions socio-économiques, tout en préservant le riche patrimoine artisanal du Royaume.
Lors de cette réunion, M. Akhannouch a souligné l’importance stratégique de l’artisanat pour l’économie nationale, rappelant que ce secteur est un atout majeur pour le tourisme et une composante essentielle de l’identité culturelle marocaine. Il a également réaffirmé l’engagement du gouvernement à soutenir et développer ce secteur, en ligne avec les Hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
La ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, a présenté un bilan détaillé des initiatives lancées par le gouvernement depuis 2021. Elle a mis en avant l’accélération de la mise en œuvre de la loi 50.17, la publication de ses textes d’application, ainsi que le lancement réussi du Registre National de l’Artisanat. Ce registre a permis l’inscription de plus de 400.000 artisans et l’enregistrement de 647.000 artisans à l’Assurance Maladie Obligatoire, une avancée majeure pour le secteur.
Le Conseil national de l’artisanat se veut une plateforme collaborative, réunissant l’ensemble des parties prenantes : organismes professionnels, établissements publics, départements ministériels, experts et représentants des artisans. Cette synergie vise à identifier des pistes de progrès, proposer des solutions innovantes, élaborer les mesures législatives et réglementaires nécessaires, et coordonner les actions pour un développement harmonieux et durable du secteur.
Parmi les participants à cette réunion figuraient la ministre de l’Économie et des Finances, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, du Travail et des Compétences, le ministre de l’Industrie et du Commerce, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, le ministre des Transports et de la Logistique, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, ainsi que de nombreux acteurs clés du secteur.
La création du Conseil national de l’artisanat donnera une forte impulsion au secteur, a affirmé Mme Ammor. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la loi n° 50.17 relative à l’exercice des activités de l’Artisanat. Mme Ammor a souligné l’importance du secteur, qui contribue à hauteur de 7% au Produit intérieur brut (PIB) et emploie deux millions et demi d’artisans, jouant un rôle crucial dans la préservation du patrimoine matériel et immatériel.
Le président de la Fédération des Chambres d’artisanat et président de la Chambre d’artisanat de la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab, Sidati Chaggaf, a mis en avant l’importance de cette réunion pour examiner les contraintes du secteur et trouver des solutions. Abdelhak Arkhaoui, président de la Chambre d’artisanat de Souss-Massa, a souligné que cette réunion constitue une feuille de route pour un « saut qualitatif » du secteur, notamment à l’international.
Mohamed Kadouri, président de la Chambre d’artisanat de la région de l’Oriental, a mentionné que la Commission élaborera des programmes pour soutenir les artisans et favoriser la commercialisation de leurs produits. Jalila El Morsli, présidente de la Chambre d’artisanat de la région de Casablanca-Settat, a ajouté que la Commission s’attellera à élaborer une stratégie pour le secteur de l’artisanat, qui sera présentée au Chef du gouvernement prochainement.
LNT