La ministre de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Aawatif Hayar, a mis l’accent sur l’importance de prendre en compte la dimension territoriale dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
La prise en compte de la dimension territoriale permet de cibler et de répondre aux besoins propres à chaque espace territorial, a indiqué Mme Hayar dans une interview accordée à la MAP à l’occasion de la 21ème campagne nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles qu’organise le ministère de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille jusqu’au 10 décembre, dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
La dimension territoriale, a poursuivi la ministre, fait partie d’une approche multidimensionnelle adoptée par le ministère et qui repose sur la prévention, la protection, la prise en charge et l’autonomisation ainsi que sur le renforcement du cadre législatif de la protection des femmes.
Le ministère a sélectionné 78 centres d’écoute et d’orientation des femmes victimes de violences, répartis sur les différentes régions du Royaume, dans la perspective de les faire bénéficier d’un soutien financier de l’ordre de 12 millions de dirhams.
Cet appui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des engagements inclus dans la « Déclaration de Marrakech 2020 pour la lutte contre la violence faite aux femmes », signée le 8 mars 2020 dans la ville ocre, sous la présidence effective de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, présidente de l’Union nationale des femmes du Maroc (UNFM).
La ministre a, dans ce sens, souligné que le système de prise en charge des femmes victimes de violences a été amélioré par le biais de la création de 105 établissements multifonctionnels pour femmes, et la signature de 82 conventions de partenariat avec les associations en charge de la gestion de ces centres pour leur accorder l’appui financier nécessaire à l’accomplissement de leur mission dans les meilleures conditions.
Elle a également noté que le ministère s’attèle sur le financement et la révision de la gouvernance de l’Observatoire national sur la violence à l’égard des femmes, afin de lui permettre de s’ouvrir sur les universités, les enseignants et les étudiants chercheurs, ainsi que sur l’ensemble des acteurs y compris la société civile et les organismes qui s’intéressent aux questions liées à la lutte contre la violence à l’égard des femmes, en le connectant en particulier avec l’écosystème des centres d’écoute, d’accueil et d’hébergement, principale plateforme à laquelle recourent les femmes victimes de violences.
L’Observatoire national sur la violence à l’égard des femmes a été créé en 2015 comme mécanisme national qui réunit des partenaires institutionnels représentant les secteurs gouvernementaux impliqués dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes, ainsi que des collectifs et des chercheurs de centres d’étude et de recherche universitaire.
Concernant l’orientation des politiques publiques pour lutter contre la violence faite aux femmes, Mme Hayar a fait savoir que les actions initiées dans ce cadre s’insèrent dans une politique multidimensionnelle et multisectorielle pour mettre fin la propagation de ce fléau et réduire ses indicateurs au plus bas niveau possible, et ce, à travers l’adoption du cadre stratégique du plan gouvernemental pour l’égalité 2023-2026, par le Comité national pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, lors de sa réunion du 17 mars 2023, présidée par le Chef du gouvernement.
La ministre a relevé, à ce propos, que parmi les objectifs les plus importants du plan gouvernemental figurent l’autonomisation des femmes et l’entreprenariat féminin à l’horizon 2026, la protection des femmes ainsi que la lutte contre la violence à leur égard, en mettant en place un environnement protecteur propice à l’épanouissement et au bien-être social.
Mme Hayar a en outre indiqué que la loi n° 103.13 relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes est une importante avancée eu égard à ses dispositions juridiques incriminant les différentes pratiques et actes qui portent atteinte à la femme et à sa dignité.
A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le ministère a lancé une campagne de sensibilisation nationale du 25 novembre au 10 décembre sous le slogan « Tous Unis! Investir pour prévenir les violences à l’égard des femmes et des filles. »
LNT avec Map