Le FMI a présenté lors de ses Assemblées annuelles son dernier rapport sur la stabilité des marchés financiers mondiaux, intitulé « Global Financial Stability Market ». Le document met en évidence plusieurs préoccupations essentielles concernant l’économie mondiale. Il souligne que, bien que l’inflation de base diminue lentement dans de nombreuses économies avancées, les banques centrales pourraient être amenées à maintenir une politique monétaire stricte pendant une période prolongée, ce qui pourrait affecter les marchés financiers. De plus, les économies émergentes présentent des progrès mitigés dans la réduction de l’inflation, ce qui pourrait entraîner une désynchronisation de la politique monétaire mondiale. Malgré ces inquiétudes, l’optimisme règne quant à un atterrissage en douceur de l’économie mondiale.
Le FMI souligne que malgré la récente baisse des cours des actions, les conditions financières des économies avancées se sont globalement assouplies. En Europe et aux États-Unis, les prix des actions ont augmenté depuis le début de l’année, et les écarts de crédit corporatif demeurent proches des niveaux les plus bas depuis le début du cycle de hausse des taux. Le Japon a également enregistré des performances solides en raison de l’accommodation de la politique monétaire et de bénéfices d’entreprise robustes. Les marchés émergents tels que le Chili, la Hongrie, l’Inde, le Mexique et la Pologne ont également connu des hausses notables des cours des actions.
Le rapport met en garde contre les surprises liées à l’inflation, qui pourraient entraîner une réévaluation brutale des actifs. Il souligne également que bien que le stress aigu dans le système bancaire mondial se soit atténué, certaines banques demeurent fragiles dans certains pays. De plus, des fissures dans d’autres secteurs pourraient devenir apparentes et se transformer en lignes de faille inquiétantes, mettant à l’épreuve la résilience du système financier mondial. Le cycle de crédit mondial montre des signes d’inversion, ce qui accentue les risques pour la croissance mondiale.
Des vulnérabilités
Le rapport souligne les vulnérabilités liées aux hausses de taux et à la dette. Bien que certaines entreprises et ménages aient prolongé leurs horizons de remboursement de la dette, la part des entreprises présentant des ratios de trésorerie faibles a augmenté, en particulier parmi les petites et moyennes entreprises. Les emprunteurs hypothécaires continueront de faire face à un fardeau de remboursement plus élevé, entraînant un ralentissement de l’activité immobilière.
Les prix réels des maisons ont chuté, en particulier dans les économies avancées, ce qui peut avoir des implications significatives pour la stabilité financière. Les secteurs immobiliers commerciaux et les gouvernements locaux font face à des risques accrus, notamment en Chine.
Recommandations politiques
Le rapport émet plusieurs recommandations politiques pour faire face aux vulnérabilités identifiées. Il souligne l’importance pour les banques centrales de maintenir leur engagement dans la lutte contre l’inflation jusqu’à ce que des preuves tangibles de désinflation durable soient observées. Il insiste sur la nécessité d’intégrer des politiques pour gérer les risques découlant des flux de capitaux volatils.
Le rapport recommande également aux emprunteurs souverains des économies émergentes de renforcer leurs efforts pour contenir les risques liés à leur vulnérabilité élevée de la dette. Il suggère d’utiliser le Cadre commun du Groupe des vingt de manière réformée, plus rapide et plus efficace pour les restructurations préventives. En outre, il encourage la coordination des créanciers bilatéraux et du secteur privé pour éviter des défauts coûteux.
En Chine, le rapport recommande de restaurer la confiance dans le secteur immobilier, de faciliter l’achèvement de projets de logements et de résoudre rapidement les problèmes des promoteurs immobiliers en difficulté. Il conseille également d’assouplir la politique monétaire et de soutenir la croissance économique.
Pour les banques, le rapport souligne l’importance de maintenir des tampons d’absorption de pertes adéquats, d’éliminer progressivement les politiques d’indulgence et de renforcer la préparation à la résolution des banques faibles.
Enfin, le rapport met en avant la nécessité d’une architecture de l’information climatique solide pour attirer les investissements privés dans la lutte contre le changement climatique.
SB