L’équipe de France a eu raison des ambitions des Lionnes de l’Atlas en Coupe du monde, dans un match qui, hormis la combativité des Marocaines, semblait à sens unique. Les Lionnes n’auront donc pas réussi l’énième exploit sportif, mais elles nous ont donné de nombreuses raisons d’être fiers de leur parcours.
Les symboles sont souvent plus mémorables que les faits, et l’épopée des Lionnes en témoigne. Sortir de son groupe pour sa première participation en Coupe du Monde, après avoir subi une défaite 6-0 n’est pas anodin, et même les plus machistes des supporters de football reconnaitront que c’est pour ce genre de frissons que ce sport est roi. Les images parlent d’elles-mêmes, l’émotion est contagieuse et il n’en faut pas plus pour que tous les espoirs, même les plus irrationnels, soient permis dans le cœur des Marocains.
Mais, il y a d’autres victoires à célébrer, celle de l’image d’un Maroc qui ne compte pas que des fils valeureux. Nous le savions, et désormais le monde entier aussi, les Femmes marocaines sont combatives, pleines de convictions et d’abnégation, solidaires et humbles.
L’autre victoire est la volonté même qui a impulsé la mise en œuvre d’un projet crédible d’équipe nationale féminine de football, compétitive à l’international en un temps record.
Cela démontre la capacité du Maroc à produire de belles choses quand certaines étoiles sont alignées. Mais au-delà, cela démontre un état d’esprit, qui en tant que nation africaine, arabe, berbère, musulmane, prône la valorisation de la femme dans la société, l’égalité des chances face à l’homme, même si le chemin est encore (très) long. On décèle presque un vent de liberté dans les chevauchées élégantes et affirmées de notre capitaine sur le terrain. C’est un nouveau modèle pour les jeunes filles marocaines qui contribuera à affirmer leurs capacités et leurs ambitions à l’avenir. Et, c’est aussi un pied de nez involontaire mais bien heureux à tous ceux que cela démange quand les femmes sont sous les projecteurs, ici et ailleurs.
Pour toutes ces raisons, Ghizlane et toutes les autres sont entrées dans l’histoire, du football, du monde, du Maroc, et dans nos cœurs.
Zouhair Yata