Droits de l'Homme: la présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Amina Bouayach, tient un point de presse
La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, a souligné, mercredi à Rabat, l’importance d’adopter les droits de l’Homme comme base pour promouvoir une urbanisation durable et socialement inclusive, renforcer l’égalité et lutter contre toutes les formes de discrimination.
Intervenant à l’ouverture d’un colloque national initié par le CNDH sur « Les villes émergentes au Maroc: perspectives et défis des droits de l’Homme », Mme Bouayach a souligné que « la création d’une ville favorable aux droits de l’Homme découle principalement du droit à la ville, étant donné que la mise en œuvre de ce dernier reflète le degré d’application des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux ».
« Le droit à la ville est un droit inclusif, indissociable du droit au logement, à la santé, à l’éducation, à l’eau et à un environnement sain, à l’accès aux services et infrastructures publics et à la garantie d’une vie décente et de l’égalité des chances », a-t-elle relevé.
La présidente du CNDH a signalé que « le phénomène de l’urbanisation augmente d’une manière irréversible », rappelant qu’il y a eu, dans un certain nombre de régions, une transformation de groupements démographiques qui « ne sont ni ruraux ni urbains », mais qui ont nécessairement besoin de toutes les composantes d’une ville, particulièrement les infrastructures, les espaces et les administrations publiques.
Elle a expliqué que le Conseil soulève, à cet égard, des questions sur la gestion territoriale optimale d’une ville durable, inclusive et garante des droits de toutes les catégories, qui œuvre, à long terme, à opérationnaliser et à promouvoir les droits de l’Homme. « C’est ce que nous avons appelé les villes émergentes, en tant que l’une des solutions envisageables pour faire face à la densité démographique, réguler la hausse des prix de l’immobilier et relever les défis en matière des droits de l’Homme », a-t-elle ajouté.
Mme Bouayach a souligné que l’organisation de ce colloque s’inscrit dans le cadre de l’évaluation et la mise en œuvre d’une stratégie urbaine basée sur les droits de l’Homme, afin d’identifier les contraintes et les enjeux liés à l’arsenal juridique, pour de nouvelles villes qui garantissent un espace public sûr pour tous et inclusif pour les personnes en situation de handicap et qui promeuvent les programmes de lutte contre la violence et la haine.
Et d’ajouter que le CNDH considère que « la réalisation effective des droits de l’Homme dépend d’un système de gouvernance fondé sur la convergence et la transparence et de politiques publiques reposant sur une approche des droits de l’Homme », rappelant, dans ce sillage, que le Conseil a « soulevé à plusieurs occasions la question des disparités territoriales et leur relation avec l’effectivité des droits ».
Cette rencontre, a-t-elle ajouté, se tient dans un contexte international marqué par la transition urbaine et un développement démographique rapide que connaît le Maroc, avec une population qui atteindrait 28 millions de personnes d’ici 2034, et environ 30,8 millions d’ici 2044, selon les chiffres du Haut Commissariat au Plan.
Pour sa part, le président du Comité permanent chargé de la promotion de la culture des droits de l’Homme et de la consolidation de la construction démocratique, Mustapha Mrizak a souligné que cette rencontre est l’occasion d’examiner les différentes approches ayant trait à la question des villes nouvelles dont les appellations diffèrent selon les pays, les lieux et les espaces et ce, sous les prismes de l’économie, des droits de l’Homme et de la culture. Ces villes nouvelles devraient jouir d’autonomie et assurer toutes les conditions d’un bien-vivre, notamment au niveau de l’éducation, de la santé, de l’emploi, du logement et de l’environnement, de sorte à garantir « une vie décente pour tous ainsi qu’un accès effectif aux droits de l’homme », a-t-il plaidé. Ce colloque national, qui connaît la participation d’acteurs institutionnels et associatifs, d’experts en planification urbaine, de chercheurs et d’universitaires spécialisés dans la politique de la ville, constitue l’occasion de se pencher sur le bilan du programme « Villes nouvelles ». La rencontre aborde plusieurs axes, notamment « Procédures d’accompagnant du développement urbain, quelle vision pour les villes nouvelles ? », « Réussir la transition vers des villes durables », « Le concept de villes nouvelles au Maroc », « L’accessibilité dans les villes émergentes comme levier pour l’effectivité des droits humains » et « Le rôle des jeunes dans le développement de la ville nouvelle ».
S’inscrivant dans le cadre des efforts du CNDH pour la mise en place d’une stratégie urbaine avec une approche basée sur les droits humains, le colloque vise à déterminer la situation actuelle des villes émergentes, notamment les obstacles et défis liés à l’arsenal juridique, l’objectif étant d’asseoir les fondements de villes inclusives garantissant un accès effectif aux droits de l’Homme, conformément aux conventions internationales des droits de l’Homme qui appellent à une planification urbaine garante d’un environnement sain et durable, qui valorise le lien social et permet l’accès au logement décent.
LNT avec MAP