Il est temps de modifier le Code de la presse et de l’édition de 2016 pour trancher de manière légale sur l’organisation de la presse électronique, a affirmé, mardi à la Chambre des Conseillers, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid.
En réponse à une question au sujet de l’organisation de la presse électronique, posée par le groupe du rassemblement national des indépendants (RNI) lors de la séance hebdomadaire de questions orales, le ministre a souligné que le secteur de la presse électronique est caractérisé par une sorte d’anarchie en raison de l’existence de nombreux sites d’information non-déclarés, qui se trouvent en situation illégale.
Faisant état de 1.215 sites d’information déclarés en date de septembre 2022, M. Bensaid a expliqué que l’ »anarchie » que connaît le secteur est due au Code de la presse et de l’édition, notant que nombre de journaux déclarés ne relèvent pas d’entreprises structurées et ne s’acquittent pas des droits à la protection sociale.
Le gouvernement actuel qui s’est attelé sur ce dossier a organisé une rencontre qui a réuni toutes les parties concernées et au cours de laquelle le nouveau modèle de l’entreprise de presse nationale, opérant aux niveaux national et international, a été examiné à la lumière des défis extérieurs auxquels fait face le pays, a poursuivi M. Bensaid.
Un nouveau décret visant la modernisation de l’entreprise médiatique a, ainsi, été élaboré par le ministère et est en cours d’examen au niveau du ministère délégué chargé du budget pour qu’il soit prêt et publié dans le bulletin officiel dans les semaines à venir, a-t-il précisé.
Ce nouveau décret, qui sera sous forme d’un accord-cadre qui réunit le ministère et l’entreprise de presse, comprendra les conditions du cahier de charge en vue d’instaurer, dans un premier temps, la gouvernance du soutien public et d’encourager, ensuite, la modernisation et le développement des entreprises médiatiques selon des objectifs établis, a fait savoir le ministre, notant qu’une évaluation se fera à cet effet tous les six mois.
M. Bensaid a, en outre, mis l’accent sur la nécessité de fixer de nouvelles conditions pour la création des journaux électroniques, qui se doivent d’être des entreprises de presse qui respectent d’abord les conditions d’entreprise et la protection sociale ensuite.
« Il est, aujourd’hui, inconcevable qu’il y ait des journalistes sans sécurité sociale et sans retraite, qui perçoivent des salaires modiques, et s’attendre à un rendu qualitatif, particulièrement face à des offres alléchantes de la part d’institutions internationales », a déploré le ministre.
S’agissant de la délivrance de la carte professionnelle et de l’auto-régulation de la profession, il a fait savoir qu’un projet de loi a été élaboré et qu’il sera présenté au parlement et à la commission provisoire concernée pour mettre en place une vision du développement de ce domaine, proposer des projets de loi organisant l’action du Conseil national de la presse et combler les vides juridiques.
Il sera également procédé à la mise à jour du décret relatif à la délivrance de la carte de presse pour rationaliser l’accès à la profession de journaliste, a-t-il ajouté.
« Le journalisme est un service public et une profession, comme les autres, qui doit être réglementé et accessible selon des critères rigoureux », a conclu M. Bensaid.
LNT avec MAP