Crédits photo : Ahmed Boussarhane/LNT
La classe ouvrière marocaine s’apprête à célébrer le premier mai, qui intervient cette année dans un contexte socio-économique des plus électriques. L’après Covid-19, l’inflation aujourd’hui à deux chiffres, la sécheresse, la hausse des prix des matières premières, le conflit russo-ukrainien, l’érosion du pouvoir d’achat de larges pans de la population… autant d’éléments, aussi bien exogènes qu’internes, qui ne cessent de compliquer le quotidien des travailleurs marocains.
Certainement et de l’avis de beaucoup, ce premier mai promet d’être chaud et tendu, même si le gouvernement actuel a opté, depuis son investiture, pour une politique de dialogue avec les différentes centrales syndicales en vue de trouver des solutions aux différents dossiers en suspens, pour ne pas dire calmer les esprits !
Se voulant rassurant, Aziz Akhannouch tient à préciser que le Gouvernement s’est attelé à consolider un ensemble d’acquis et à mettre en œuvre de nombreux engagements contenus dans l’accord d’avril dernier, en dépit de la conjoncture économique et des contraintes actuelles, relevant que les résultats importants réalisés jusqu’à présent dans le cadre du dialogue social sectoriel, traduisent le respect des engagements gouvernementaux.
Néanmoins et pour les centrales syndicales, l’Exécutif est appelé à faire preuve de grande mobilisation à même de répondre aux aspirations et aux attentes de la classe ouvrière et des fonctionnaires.
Ainsi, l’UMT, qui a proposé au Chef du Gouvernement de réactiver la commission nationale de la réforme des retraites, qui regroupe toutes les parties prenantes, affirme avoir attiré l’attention sur la conséquence de la flambée des prix des produits de grande consommation. Pour Miloudi Moukharik, rien ne justifie le fait que le Gouvernement n’intervienne pas pour actionner les mesures et mécanismes destinés à protéger le pouvoir d’achat des citoyens, en particulier la catégorie des travailleurs.
Le SG de l’UMT a indiqué que sa centrale a présenté, à cette occasion, un mémorandum global sur la démarche du dialogue, les revendications des secteurs public et privé, outre la situation de certaines caisses sociales, appelant le gouvernement à lancer des négociations sectorielles afin de parvenir à des consensus en vue d’augmenter les salaires, d’améliorer le système de rémunération et de promotion interne ainsi que d’autres revendications urgentes exigées par la classe ouvrière.
Quant à la réforme des retraites, le SG de l’UMT est plus que jamais convaincu qu’elle ne doit pas se faire au détriment des salariés. Le syndicat que dirige Moukharik n’est pas très enthousiaste à l’idée de relever l’âge de départ en retraite à 65 ans. Pour le SG de l’UMT, le relèvement de l’âge de la retraite ne doit pas être rendu obligatoire. La réforme doit être pensée en tenant compte des spécificités de chacune des quatre caisses de retraites.
Chez les syndicalistes de la CDT, la logique est outre. En effet, la centrale d’Amaoui appelle le Gouvernement à procéder à une augmentation générale des salaires en vue de faire face à la détérioration du pouvoir d’achat.
Les centrales syndicales se disent déterminées à obtenir l’augmentation générale des salaires qui avait été promise lors de la session de dialogue social en septembre dernier. Justement, la hausse répétitive des prix a mis à rude épreuve le pouvoir d’achat des citoyens, notamment la classe ouvrière. C’est ce qui a conduit Naam Miyara, SG de l’UGTM, à se joindre à Miloudi Moukharik, SG de l’UMT, et Abdelkader Zaïr, SG de la CDT, pour demander une augmentation générale des salaires afin de faire face au renchérissement du coût de la vie.
Ce qui est à retenir, c’est que depuis quelques semaines, les principaux syndicats ont particulièrement montré leur attachement aux engagements pris par le Gouvernement lors de l’accord du 30 avril 2022, en particulier en ce qui concerne l’augmentation des salaires. Un point à mettre à l’actif du Gouvernement Akhannouch qui, en cette période de difficultés économiques, s’active à fond dans le grand espoir d’absorber la colère populaire !
Pour rappel et dans le cadre du dernier round du Dialogue Social, le Gouvernement a décidé de promulguer une série de textes, dont le Code du Travail et la loi relative à l’exercice du Droit de Grève. Et de souligner que le Gouvernement a veillé, à travers le PV de l’accord du 30 avril 2022, à consacrer une approche nouvelle du dialogue social et s’est attaché à son institutionnalisation, afin d’en faire une base solide et un espace permanent pour l’examen de l’ensemble des revendications et le rapprochement des points de vue des différents partenaires, relevant que les résultats importants réalisés jusqu’à présent dans le cadre du dialogue social sectoriel, traduisent le respect des engagements gouvernementaux, dit-on auprès du Gouvernement Akhannouch, mis à rude épreuve socialement.
H.Z