A Agadir et en ce mardi du 31 janvier, les yeux ont été rivés sur la 2ème édition de la Conférence de Haut Niveau sur l’Initiative Ceinture Bleus dite Blue Belt Initiative (BBI) tenue en marge de la sixième édition du Salon Halieutis prévue du 1 au 4 février à Agadir.
Devant un parterre de ministres, de hauts responsables et d’acteurs institutionnels et opérateurs privés européens, africains et arabes, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, M. Mohamed Sadiki n’a pas manqué d’exprimer la grande inquiétude du Maroc face à une multitude de risques qui menacent les océans, l’écosystème marin et les ressources halieutiques, principales composantes de l’économie bleue.
Dans son exposé, le ministre a bien voulu rappeler que depuis la première édition de cette conférence de haut niveau de l’initiative BBI en février 2019 tenue ici même à Agadir, le monde a connu des changements profonds : ‘‘En effet, l’humanité toute entière a été secouée par une polycrise, née de facteurs cumulatifs multiplicatifs et successifs ces 3 dernières années, et qui a frappé les esprits et a rappelé au Monde que sans sécurité alimentaire, aucune Nation n’était à l’abri des risques d’instabilités sociales et politiques. La pandémie du COVID-19, la guerre en Ukraine, ainsi que le changement climatique avec des épisodes climatiques extrêmes tels que les sècheresses et les inondations, ont démontré la fragilité du monde, face à des défis multiples, inédits et complexes’’.
Et de poursuivre qu’à cet égard, le secteur de la pêche et de l’aquaculture, revêt un rôle stratégique essentiel pour asseoir les bases de la résilience des systèmes alimentaires. D’où l’importance de placer son développement durable en tête des priorités et lui allouer des moyens conséquents et c’est là le but de l’initiative BBI dont cette deuxième édition de sa conférence de haut niveau intervient dans la suite des évènements sur l’économie bleue notamment après la conférence des nations unies sur les océans tenue à Lisbonne au Portugal en juin 2022.
Ce sommet mondial, explique M. Sadiki, a clairement révélé que les mers et les océans sont plus que jamais menacés par la pollution marine, la dégradation causée par différentes formes d’exploitation et d’activités humaines destructrices, exacerbées par les effets néfastes des changements climatiques et la perte de la biodiversité.
Ceci étant et pour M. Sadiki, chaque jour qui passe sans action pour une protection effective des océans, le potentiel inestimable de croissance économique, de développement social et culturel que renferment les espaces marins se trouve tout simplement compromis et la survie et le bien-être de l’humanité fragilisés. Et de conclure qu’aujourd’hui plus que jamais, il est évident que le développement durable de l’humanité dépend fortement de la santé des océans, des mers et des ressources marines. A cet égard, l’économie bleue présente aujourd’hui une nouvelle opportunité qui s’inscrit parfaitement dans cet esprit de durabilité et de résilience prôné par l’Agenda des Nations Unies pour le Développement Durable : « Nous sommes réunis ici, tous avec la ferme volonté commune d’aller plus en avant dans la préservation des océans, et de trouver les solutions concrètes pour garantir l’exploitation des nombreuses et diverses ressources que nous offrent les écosystèmes marins, de la manière la plus rationnelle et durable dans le but d’asseoir les bases d’une économie bleue résiliente porteuse de croissance durable », a dit le ministre.
Il est important de rappeler que les problématiques liées à la durabilité des pêches et des océans sont communes à toutes les régions du monde. Mais en Afrique, la situation est encore plus inquiétante en raison de la pression croissante et pesante sur les stocks. En Afrique, les questions liées à l’économie océanique sont très urgentes à appréhender. Pour rappel, depuis le lancement de l’initiative Ceinture Bleue en 2016, une première édition de la conférence de haut niveau a réuni les ministres chargés de la pêche le 19 février 2019 à Agadir. Elle a constitué un mouvement par l’adhésion et le parrainage politique de 17 États africains et de 5 partenaires stratégiques du Nord, qui ont exprimé à l’unanimité la ferme volonté de renforcer la coopération multilatérale dans le cadre tracé. Le tout dans le grand espoir d’apporter des réponses concrètes à des problématiques qui dépassent les frontières.
Cette deuxième édition d’aujourd’hui s’inscrit dans cette approche en invitant les États, les organisations internationales et régionales de la pêche, les bailleurs de fonds à accompagner cette initiative et à appuyer son institutionnalisation, dit-on avec conviction auprès du Département de la Pêche Maritime qui a saisi cette occasion pour inviter la communauté internationale à œuvrer pour faire face aux menaces qui pèsent sur les océans….
H.Z