Marrakech : 11ème édition de la conférence internationale The Atlantic Dialogues
Afin de renforcer la communauté du destin de ses États, l’Atlantique ne doit pas être un espace de compétition entre ses riverains, a affirmé, jeudi à Marrakech, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale.
Intervenant lors d’une séance plénière sur le « multilatéralisme atlantique et les perspectives d’une communauté pan-atlantique », dans le cadre de la 11ème édition de la conférence « The Atlantic Dialogues », M. Hilale a relevé que l’Atlantique « est un espace maritime plein de challenges et de contradictions, qui souffre de beaucoup de fragilité ».
« C’est un espace qui compte des États des plus riches et d’autres plus pauvres et moins développés, des plus stables et démocratiques à d’autres qui ont des problèmes d’insécurité et de sortie de crise. En somme, c’est un espace en construction où les contradictions sont énormes », a fait observer l’ambassadeur.
En ce sens, il a estimé que les États de cette région doivent aspirer à « une sorte de complémentarité, en dépassant leur propre espace sécuritaire ou intérêts économiques, commerciaux et géopolitiques ».
« L’Atlantique ne doit pas être un espace de compétition entre ses riverains. C’est un espace de communauté du destin », a-t-il relevé, rappelant que le Maroc a été l’un des premiers pays à promouvoir la coopération pan-atlantique, notamment à travers le lancement, en 2009, de « La Conférence Ministérielle des États Africains Riverains de l’Atlantique ». « L’intérêt du Maroc pour l’Atlantique ne date pas d’hier; il est historique, stratégique, humain et économique », a souligné M. Hilale. De son côté, le Senior Fellow à l’École des hautes études internationales à l’Université Johns Hopkins, Daniel Hamilton, a fait remarquer que les pays de l’Atlantique sont confronté à d’innombrables défis communs, allant du terrorisme à la piraterie en passant par le trafic d’armes et de drogues, notant que ces « défis pan-atlantiques » nécessitent l’élaboration de nouveaux mécanismes de gouvernance.
« Les gouvernements de l’hémisphère atlantique disent que nous devons commencer à travailler ensemble sur ce sujet », a-t-il rapporté, estimant que les voix de l’Atlantique Sud sont celles qui doivent guider ce processus.
Abondant dans ce sens, la coordinatrice générale d’Atlantic Centre au Portugal, Licínia Simão, a indiqué que les pays de la région doivent traiter notamment des questions de l’interconnexion de la sécurité, car nombre de ces menaces ne se soucient pas vraiment du cadre politique dans lequel elles agissent ou de la frontière politique qu’elles franchissent.
« Nous devons avoir une conversation sérieuse sur la complémentarité, sur le fait de rassembler nos voix et d’éviter à tout prix la duplication et la concurrence. Les problèmes sont trop graves pour que nous pensions en ces termes », a martelé l’experte portugaise.
A cet égard, Mme Simao a appelé à adopter une approche inclusive dans la construction d’une communauté du destin pan-atlantique, soulignant que « les jeunes femmes ont leur mot à dire pour décider du type de multilatéralisme dont l’Atlantique a besoin ».
« Nous devons être plus audacieux et bâtir des institutions pour le 21ème siècle, pas pour le 20ème », a-t-elle soutenu. Les travaux de la 11ème édition de la Conférence internationale annuelle « The Atlantic Dialogues » se sont ouverts mercredi à Marrakech, avec la participation d’une pléiade de responsables, de chercheurs et d’experts internationaux.
LNT avec MAP