La localité de Taghazout vient d’abriter la 9ème édition de DEVOXX Morocco, la plus grande rencontre de développeurs en Afrique et au Moyen-Orient. Il s’agit d’une communauté qui ne cesse d’œuvrer à renforcer la connexion du Maroc avec la scène mondiale dans le domaine de la transformation numérique, et ancrer son positionnement comme hub IT incontournable. Dans le même sens et en développant un mindset (état d’esprit) dédié à l’innovation, la créativité, le partage et l’information, ce rendez-vous annuel confirme ainsi son engagement à placer les contributions des développeurs au cœur de la relance post-Covid. En somme, à Taghazout, les passionnés de la technologie, amateurs et professionnels, représentant une multitude de pays et un large panel d’entreprises, ont été invités à partager leurs expertises pour inspirer les jeunes, éduquer la communauté et échanger autour des dernières tendances technologiques. Le tout dans le principal objectif de faire de l’innovation une priorité effective, force motrice de plusieurs secteurs, permettant surtout à faire émerger une économie numérique adaptée à la gestion de l’évolution… En marge de cet événement, nous avons rencontré Mme Ghita Mezzour, ministre de la Transition Numérique et de Réforme de l’Administration.
La Nouvelle Tribune : L’écosystème marocain du numérique est actuellement en pleine évolution. Mais qu’en est-il de la formation des jeunes ?
Mme Mezzour : Effectivement. La Formation des jeunes en IT est un volet d’une grande importance. Les développeurs que le Maroc forme aujourd’hui sont très innovants et compétents. Les investisseurs étrangers présents au Maroc le savent. Ils les apprécient énormément. Quand je les rencontre, ils me disent que les développeurs marocains n’ont rien à envier aux développeurs dans le monde entier. Ils reconnaissent leur compétence et c’est la raison pour laquelle les investisseurs internationaux viennent au Maroc. Maintenant, il y a un travail pour former davantage les jeunes.
L’intérêt des jeunes informaticiens et développeurs pour le travail à l’étranger n’est plus à démontrer. Comment faire en sorte de remédier à la tendance de la pénurie de talents à l’ère du digital d’une part, et les motiver à rester dans leur pays d’autre part ?
Aujourd’hui, il y a une vraie réflexion autour de cette question. A l’occasion justement de Devoxx Morocco, j’ai veillé à rencontrer les développeurs pour échanger, et essayer de comprendre leurs besoins et aspirations et de savoir aussi comment on peut les aider à rester au Maroc et travailler à partir du Maroc pour l’international, tout en mettant en avant le potentiel en compétences technologiques dont regorge la jeunesse marocain.
Peut-on avoir une idée sur votre stratégie en matière d’IT à même d’en faire un véritable pourvoyeur d’emplois pour les jeunes ?
Notre pays accorde une grande importance au numérique. Dans le Nouveau Modèle de Développement, le numérique figure parmi les dix priorités du Maroc. C’est un secteur pourvoyeur pour les jeunes. Aujourd’hui à Agadir, on vient de signer deux mémorandums d’entente avec les professionnels du secteur. Le premier consiste à créer 1000 postes d’emploi directes et stables dans la région du Souss-Massa. Le second mémorandum d’entente consiste à mettre en place un Bootcamp, ensemble de formations de upskilling, soit des formations supplémentaires dans le domaine du numérique pour les jeunes de la région. Il y a aujourd’hui quatre opérateurs internationaux du secteur qui s’engagent à recruter au minimum 80% de ces jeunes. Je peux vous dire que ceci n’est que pour un début. Il y en a encore des milliers. Je n’ai aucun doute que c’est un secteur très pourvoyeur d’emplois. J’encourage les jeunes à s’intéresser à ces formations car il y a beaucoup de choses à faire et il y en aura encore davantage dans les années à venir.
Propos recueillis par
Hassan Zaatit