Le Président de la CGEM, Chakib Alj.
Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a affirmé, mardi à Casablanca, que les entreprises marocaines sont prêtes à mettre à profit leur expérience dans les énergies renouvelables en faveur de la Mauritanie, pour construire, en partenariat avec les acteurs locaux, des unités solaires et éoliennes.
« La Mauritanie dispose d’un potentiel géographique et climatique adéquat pour réussir sa transition énergétique, couvrir ses besoins en énergies renouvelables et réduire ses coûts de production », a dit M. Alj à l’ouverture de la deuxième édition du Forum économique Maroc-Mauritanie, organisée par la CGEM et l’Union nationale du patronat mauritanien (UNPM), soulignant que la création, de manière pragmatique, efficace et durable, de la valeur ajoutée partagée et de l’emploi passe par la détermination des quick-wins et des actions ciblées par secteur.
A cet effet, il a mis en avant le secteur de l’agriculture qui est primordial au vu de la nécessité de garantir la sécurité alimentaire des deux pays, mais également en raison des opportunités de transformation et de création de chaines de valeurs complémentaires.
« Investir ensemble dans une agriculture durable et innovante est, à mon sens, une priorité, mais aussi une urgence, pour faire face aux impacts du changement climatique et de la sécheresse sur nos économies », a relevé M. Alj.
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, au vu de la grande importance du secteur halieutique dans le Maroc et la Mauritanie, « nous devons travailler ensemble et investir dans la création de plus d’usines de transformation et de fabrication de produits de la pêche à forte valeur ajoutée et de qualité, répondant aux exigences des marchés internationaux ».
Le président de la CGEM a également mis l’accent sur l’importance de la coopération dans les domaines de la santé et de l’industrie pharmaceutique et ce, dans l’objectif d’anticiper les chocs sanitaires et répondre aux besoins des populations des deux pays. « L’investissement dans des hôpitaux, dans des unités de production de médicaments, dans la recherche scientifique et dans le développement pourrait être au cœur de la coopération mauritano-marocaine ».
En outre, M. Alj a évoqué d’autres pistes non négligeables pour donner une meilleure impulsion au partenariat Maroc-Mauritanie, dont l’amélioration des infrastructures logistiques et de transport pour le développement des échanges commerciaux intra-africains et garantir une meilleure intégration régionale des chaînes de valeurs, à travers l’axe Dakar-Nouadhibou-Nouakchott-Casablanca et vice-versa.
Il s’agit aussi de la facilitation de l’accès au financement, afin d’encourager l’investissement à destination des marchés des deux pays et plus largement en Afrique et de l’instauration d’un dialogue permanent entre les agences d’investissements et les patronats pour mieux communiquer sur les opportunités d’affaires et trouver des solutions aux difficultés que peuvent rencontrer les investisseurs de part et d’autre.
Dans ce sens, M. Alj a fait savoir que le Maroc dispose désormais d’une nouvelle charte de l’investissement. Ce projet royal, en cours d’opérationnalisation, viendra accompagner les investisseurs nationaux et internationaux à travers des mécanismes incitatifs divers, un allègement de la fiscalité et une simplification drastique des procédures administratives, a-t-il noté.
Et d’ajouter que cette charte vient aussi compléter les avancées réalisées par le Royaume durant ces 20 dernières années, notamment en termes de consolidation du cadre macroéconomique et institutionnel, de stratégies sectorielles et d’infrastructures, portuaires notamment, avec les ports de Nador et de Dakhla. « Le Port Dakhla Atlantique peut en effet constituer une véritable plateforme d’investissement pour les entreprises mauritaniennes et de partenariat entre les opérateurs des deux pays », a-t-il dit.
Parallèlement, le président de la CGEM a souligné que les plus grandes opportunités à saisir ensemble sont aussi celles liées à la croissance de l’Afrique. « Il n’est plus à prouver que l’avenir se joue sur notre continent, qui jouit d’énormes atouts, que nous connaissons tous », a-t-il indiqué.
Pour le Maroc, l’intégration continentale et la coopération sud-sud représente une conviction portée au plus haut niveau, a fait savoir M. Alj, soulignant que le Roi Mohammed VI a toujours accordé une grande importance au développement et au co-développement du continent. « Sous l’impulsion de notre Souverain, le secteur privé national est aujourd’hui une véritable locomotive d’investissement en Afrique en partenariat avec les opérateurs économiques locaux et dans un esprit win-win ».
Ainsi, les entreprises marocaines sont disposées et déterminées à aller encore plus loin à travers plus d’investissements porteurs de valeur ajoutée, d’innovation et d’emplois, a indiqué M. Alj. « Et nous souhaitons le faire avec nos partenaires mauritaniens ».
Le Forum économique Maroc-Mauritanie vise à renforcer la coopération économique et commerciale entre les deux pays et à donner une nouvelle impulsion aux relations entre les deux communautés des affaires.
Cet événement a connu la participation d’une délégation composée d’une centaine d’opérateurs économiques mauritaniens représentant différents secteurs, conduite par le Président de l’UNPM, Mohamed Zeine El Abidine Cheikh Ahmed, ainsi que des entreprises membres de la CGEM intéressées par le marché mauritanien.
LNT avec MAP