La star de Manchester United Cristiano Ronaldo alignée contre le Rayo Vallecano en match de pré-saison à Old Trafford, le 31 juillet 2022
La seconde histoire d’amour entre Cristiano Ronaldo et Manchester United pourrait bien tourner court. Après une saison décevante sans qualification en Ligue des champions, le Portugais veut déjà repartir, mais le club ne l’entend pas ainsi.
Ronaldo était revenu en héros l’été dernier à ManU pour poursuivre une carrière hors normes, là où il avait déjà joué entre 2003 et 2009, le temps de devenir l’un des meilleurs joueurs au monde. Le 11 septembre 2021, il marquait officiellement son retour avec un retentissant doublé contre Newcastle en Championnat, devant des fans évidemment conquis.
Moins d’un an plus tard, le Portugais veut déjà divorcer.
Dès l’arrivée fin avril d’Erik Ten Hag, le nouvel entraîneur des Red Devils, il semblait écrit que CR7 aurait difficilement le beau rôle dans le système prôné par l’ancien coach de l’Ajax. Pressing haut, sens aigu du collectif, autant de préceptes qui ne collent pas à Ronaldo, qui n’a jamais brillé par son implication défensive et a toujours adoré les projecteurs.
Mais Manchester United ne veut pas se séparer de son meilleur buteur, auteur de 24 réalisations la saison dernière. C’est Ronaldo, encore sous contrat pour un an, qui a demandé à partir. Son dernier appel du pied à la direction du club, qui se voulait subliminal, s’est en fait avéré hautement toxique.
– « Inacceptable » –
Dimanche, le Portugais a en effet quitté Old Trafford, avec d’autres joueurs, dix minutes avant la fin du match amical disputé par les siens contre le club espagnol du Rayo Vallecano. Erik Ten Hag a vu rouge. « Je leur ai dit que c’était inacceptable, que nous sommes une équipe et qu’il faut rester jusqu’à la fin », a-t-il déclaré après le match.
La séparation semble toutefois périlleuse, d’abord pour Cristiano Ronaldo qui, à 37 ans, attire de moins en moins les grands clubs européens. Peu ont de quoi se l’offrir. Encore moins en ont besoin.
Toutes les autres formations du « Big Six » anglais ont recruté au moins un attaquant, ou avaient déjà leur buteur fétiche. Pareil pour les autres cadors comme le PSG, le Barça ou le Bayern.
La priorité de CR7 est de trouver un club de haut standing, à la fois capable de racheter sa dernière année de contrat, de lui offrir un salaire substantiel –il touche actuellement 500.000 livres par semaine (environ 600.000 euros)– et surtout une saison en Ligue des champions. Certaines pistes ont été explorées par son agent Jorge Mendes, sans aboutir.
En parallèle, Erik Ten Hag a affiché son envie de conserver Ronaldo mais réclame qu’il revienne à son meilleur niveau physique, après s’être blessé plusieurs fois la saison dernière. Parallèlement, le technicien néerlandais ne peut balayer les performances offensives très moyennes des autres Red Devils depuis l’arrivée du Portugais.
Ce dernier a été le seul à dépasser les dix réalisations en Championnat avec 18 buts, soit près d’un tiers du total de ManU (57). Un chiffre au plus bas depuis la saison 2016/17.
– Insultes –
Le marché des transferts ne regorge pas, ou plus, de buteurs de classe internationale et présente à mi-mercato un certain immobilisme. Garder Ronaldo ou assurer une séparation en douceur apparaît donc comme une nécessité pour Manchester United.
De son côté, Cristiano Ronaldo ne fera pas de concessions sur la compétitivité de son éventuel prochain club, ni sur la protection de sa vie familiale. Le natif de Funchal vient de refuser une offre de 210 millions de livres en provenance d’Arabie Saoudite, qui n’aurait pas été un choix sportif judicieux à moins de quatre mois de son plus grand objectif: la Coupe du monde avec sa sélection.
Il a également dû renoncer aux stages à l’étranger avec ManU au mois de juillet en raison de problèmes familiaux, quelques mois après le décès de son nouveau-né.
Malgré son esprit de compétition et ses difficultés personnelles, Cristiano Ronaldo a été le joueur le plus insulté sur Twitter entre le début de la saison dernière et le mois de janvier avec 12.520 tweets abusifs, selon un rapport du régulateur britannique des médias (Ofcom) et de l’Alan Turing Institute. L’ancien petit prodige mancunien ne fait plus l’unanimité.