L’Union européenne a mis en garde vendredi l’Algérie contre les conséquences des restrictions commerciales qu’elle a imposées à l’Espagne, menaçant Alger de mesures de rétorsion si aucune solution n’est trouvée pour régler le contentieux.
L’Algérie a suspendu mercredi un « traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération » conclu en 2002 avec l’Espagne, après un revirement de Madrid sur le Sahara marocain qui l’amène à soutenir la position du Maroc, au grand dam d’Alger.
Dans un communiqué commun, le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell et le vice-président de la Commission en charge du Commerce Valdis Dombrovskis ont jugé cette décision « extrêmement préoccupante ».
« Nous évaluons les implications des actions algériennes », notamment l’instruction donnée aux institutions financières « d’arrêter les transactions entre les deux pays, qui semble être en violation de l’accord d’association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement », ont-ils précisé.
« Cela conduirait à un traitement discriminatoire d’un Etat membre de l’UE et nuirait à l’exercice des droits de l’Union au titre de l’accord », ont souligné les deux responsables européens, après une réunion à Bruxelles avec le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares.
L’UE « est prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à l’encontre d’un Etat membre », ont-ils menacé, rappelant que la politique commerciale est une compétence exclusive de l’Union.
« Nous défendrons fermement nos entreprises et les intérêts de l’Espagne, qui sont aussi des entreprises de l’UE » et qui portent « les intérêts de l’UE », a pour sa part assuré le ministre espagnol.
Si la résolution du différend « est entre les mains de la Commission », « le souhait de l’Espagne est qu’il soit résolu le plus rapidement possible par le dialogue et par les voies diplomatiques normales », a ajouté M. Albares.
Après avoir déjà appelé jeudi autorités les algériennes à « revenir sur leur décision », Bruxelles a affirmé vendedi « tendre la main aux autorités algériennes pour clarifier rapidement la situation », assurant « continuer de privilégier le dialogue pour résoudre les controverses ».
Afp