Crédits photo : Ahmed Boussarhane/LNT
Le Gnaoua Festival Tour s’est ouvert, vendredi soir à Essaouira, avec une parade à la rythmique mystico-gnaoui accompagnée d’arts folkloriques populaires, à l’image de la séculaire et riche pluralité culturelle marocaine.
L’incontournable rendez-vous gnaoui s’est ainsi lancé, avec la singulière déambulation dansée, typique du Festival Gnaoua, outre la fameuse parade qui sillonne les ruelles en creux, de la cité des Alizés, où dévalent les résonances de cet art musical.
En présence du Conseiller de SM le Roi et président-fondateur de l’association Essaouira-Mogador, M. André Azoulay, ce bal fusionnel a également vu la présence du ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, et de la directrice de production du festival, Neila Tazi.
Cette manifestation musicale a également vu la présence du gouverneur de la province d’Essaouira, du président du conseil communal, outre des ambassadeurs et représentants de missions diplomatiques au Maroc.
Dans une déclaration à la presse, M. Bensaid a réitéré la place incontournable du festival dans l’espace culturel mondial qui, par son édition spéciale dans un format itinérant, ne fait que réaffirmer le choix de cette manifestation dans la promotion de l’une des multiples facettes de l’identité culturelle plurielle du Maroc, à savoir la musique gnaouie.
Il a en outre affirmé l’engagement de son département à poursuivre son soutien à l’organisation des prochaines éditions du Festival.
Dans une déclaration similaire, Mme Tazi a indiqué que l’esprit de persévérance qui caractérise le festival a poussé à maintenir ce rendez-vous incontournable gnaoui dans un format itinérant.
Elle a ajouté que l’inscription de l’art gnaoua au patrimoine culturel et immatériel de l’UNESCO est une consécration qui se célèbre, d’où la tenue de cette manifestation dans une édition spéciale.
Depuis 1998, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde œuvre à la valorisation de l’art Gnaoua, porteur de valeurs de tolérance et d’ouverture ainsi qu’à la prise de conscience de la place essentielle de la culture dans le développement du Maroc.
Le Gnaoua Festival Tour est le résultat d’une conviction profonde de l’action nécessaire à mener en faveur de l’inclusion des artistes et de tous les professionnels des industries cre atives et culturelles ainsi que de la nécessité de leur épanouissement pour un réel et solide développement durable des sociétés.
Avec pour maître-mot la fusion des musiques, cette édition spéciale illuminera la cité des Alizés les 03 et 04 juin pour ensuite faire 3 autres escales notamment les 09 et 10 juin à Marrakech, les 16, 17 et 19 juin à Casablanca et les 23 et 24 juin à Rabat.
A Dar Souiri, les trains d’ondes gnaoui dépolarisent l’émotion
À l’espace de la culture vivante artistique, musicale et littéraire de la cité des Alizées, Dar Souiri, la soirée gnaoua fusionnée, a ravivé vendredi soir, les sensations d’un public international, venu assister dans le cadre du Festival Gnaoua Tour.
Une transcendance artistique a été provoquée à Dar Souiri, par la prestation sensationnelle de maâlem Najib Soudani, suivie du fendu fusionnel de Maâlem Abdelmalek Kadiri avec l’artiste bercé par les tubes Bollywoodiens, Stéphane Edouard, la flûtiste vertigineuse Naïssam Jalal ainsi que du guitariste nourri de l’apport du jazz, Mohamed Derouich.
Le public présent dans cet espace culturel, a été subjugué par une transe ritualisée et bénéfique, pour ensuite se laisser emporter par le langage des cordes de la guitare, élargissant ainsi leur expériences sensationnelles, vacillant entre gnaoua et jazz.
« Petit le son gnaoui et les vibrations du Guembri m’ont entraîné dans les profondeurs de cet art spirituel », a indiqué Maâlem Abdelmalek Kadiri dans une déclaration à la presse.
« Le tagnaouit traditionnel m’a habité très tôt en raison de la proximité de notre domicile familial, de la Zaouia de sidi Bilal, la seul lieu au Maroc qui était principalement visité par les esclaves d’antan », a-t-il confié, ajoutant que chaque mois de chaâban, il poursuivait de près avec un groupe d’enfants, les parades gnaoui au son des crotales et des tambours.
Sur ses expériences sensorielles sur scène, le Maâlem Abdelmalek Kadiri, qui se considère un des ambassadeurs de ce patrimoine marocain, n’a eu de mots pour décrire son tourbillon d’émotions qu’en le dépeignant d’état de transe où il ressent la chaire de poule.