Le Maroc jouit depuis des siècles d’une place non négligeable dans le concert des Nations mondial. Sa position géographique, son histoire politique, sa culture et sa diaspora l’ont maintenu, bon an mal an, dans une dynamique d’ouverture sur le monde.
Dans un contexte de crise économique mondiale et même de guerre sur le territoire européen, une situation inédite depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le Maroc joue une partition étonnamment précise et retentissante. Les récentes victoires diplomatiques du Maroc ont en commun une nouvelle posture d’affirmation de ses positions avec fermeté y compris face à ses alliés traditionnels. Cette attitude tend à conforter l’idée de l’émergence d’un rang de nations intermédiaire entre les grandes puissances mondiales et les puissances régionales comme le Maroc, dont le poids géopolitique est composé d’une myriade de petite facettes imbriquées qui font la différence. Ainsi, le Maroc est de fait un interlocuteur incontournable lorsqu’il s’agit de sécurité, de lutte contre le terrorisme international, de gestion des flux migratoires en Afrique. Mais, c’est aussi une destination très prisée du gotha européen, des politiques aux artistes en passant par les décideurs économiques et cela tisse des liens souvent utiles pour le rayonnement du pays à l’international.
Le fait même qu’après la pandémie, le Maroc recommence à accueillir autant de grandes messes internationales dans les domaines économiques, politiques ou culturels, en est la preuve palpable. Les exemples probants ne manquent pas ; l’ambassadrice de l’Union européenne au Maroc, Patricia Llombart, reçoit cette semaine les ambassadeurs de l’UE avec au programme une visite territoriale exhaustive du pays ; la chaine israélienne i24, appartenant au groupe Altice de l’homme d’affaires d’origine marocaine Patrick Drahi et dirigée par Frank Melloul, ouvre et inaugure en grandes pompes, deux nouveaux bureaux à Rabat et Casablanca, après New-York, Paris, Dubaï, Los-Angeles, Washington et Tel-Aviv.
Le Marrakech du Rire qui fête ses 10 ans cette année avec son parterre de stars, sera diffusé en prime time sur une des plus grandes chaines françaises et dans le monde francophone. Le Festival de Jazzablanca affiche une programmation internationale de premier rang digne des grands festivals européens, de même que le Festival Gnaoua ou celui des Musiques sacrées de Fès attirent une clientèle de connaisseurs et d’amoureux du Maroc. Même la scène électronique mondiale a désormais un nouveau point d’ancrage avec Marrakech comme nouvelle Mecque et coagule de plus en plus de jeunes issus du monde entier. Dakhla, la perle du Sud, est aussi une destination unique à l’international pour les conditions qu’elle offre aux Kiteurs.
Les exemples sont pléthores et force est de constater que grâce notamment à une diaspora marocaine au patriotisme chevillée au corps, qu’elle soit d’origine juive, berbère ou arabe, le Maroc résonne dans le monde. Le Soft Power marocain lui doit beaucoup si ce n’est tout.
Zouhair Yata