Un champ de blé à Karpenkovo, dans le sud-ouest de la Russie, non loin de la frontière ukrainienne, le 12 juillet 2020
La Russie a annoncé vendredi viser 50 millions de tonnes de céréales exportées dans la saison à venir, en forte hausse par rapport à l’exercice en cours, sur fond de risque une crise alimentaire du fait de l’offensive russe contre l’Ukraine.
Les exportations russes de céréales sont actuellement freinées par les sanctions qui frappent la chaîne logistique et le secteur financier, tandis que celles de la puissance agricole qu’est l’Ukraine sont paralysés par l’assaut de l’armée russe.
« En cette saison (2021-2022) nous avons déjà exporté 35 millions de tonnes de céréales, dont 28,5 de blés et d’ici la fin de l’année agricole (le 30 juin, ndlr) nous visons 37 millions de tonnes de céréales exportées », a dit le ministre de l’Agriculture, Dmitri Patrouchev, lors d’un forum des exportateurs du secteur.
« Et la saison à venir (débutant le 1er juillet 2022) nous estimons notre potentiel d’exportation à 50 millions de tonnes », a-t-il ajouté. La Russie estime que la récolte 2022 sera de 130 millions de tonnes, contre 121,4 l’an passé.
La Russie et l’Ukraine sont des puissances agricoles de premier plan, leur blé, maïs et tournesols notamment alimentant le marché mondial.
Le conflit déclenché par la Russie et les sanctions de représailles ont mis à mal l’équilibre alimentaire mondial, laissant craindre une grave crise qui affectera tout particulièrement les pays les plus pauvres.
Le président russe Vladimir Poutine s’est dit prêt à aider à « surmonter la crise alimentaire », sous réserve d’une levée des sanctions contre Moscou, ce qui lui vaut des accusations de chantage.
Un haut responsable du Kremlin a admis la semaine dernière que la Russie s’était préparée dès la fin 2021 à cette crise, avant même le déclenchement du conflit ukrainien en février 2022, que Moscou niait à l’époque préparer.
LNT avec Afp