L’édition 2022 du Smart City Casablanca Symposium est articulée autour de la thématique « L’intelligence communautaire et l’innovation low-tech ». Un thème particulièrement d’actualité, vu que la convergence de l’humain et des low-tech laisse plus que jamais entrevoir le potentiel de l’intelligence collective dans la co-conception et la co-construction de la smart city. Rappelons que le concept de « low tech » signifie une technologie simple et accessible à tous.
Cette thématique trouve d’ailleurs tout son sens dans le contexte des expériences de résiliences à travers des innovations lowtech émanant des citoyens marocains durant la crise sanitaire, mais aussi de l’importance de l’intelligence communautaire qui contribuera à une transition plus efficace vers la Smart City.
La séance d’ouverture de l’événement, qui s’est déroulée mercredi 25 mai au matin, a rassemblé un panel de décideurs de très haut niveau, parmi lesquels Said Ahmidouch, Wali de la région Casablanca-Settat, Aawatif Hayar, ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, ou encore Khalid Safir, Wali Directeur Général des Collectivités Locales au ministère de l’Intérieur, mais aussi des représentants du privé et du monde universitaire.
Il s’agissait donc d’un panel aux horizons et à l’expertise très variés, qui reflétait bien la multitude de dimensions que revêt le concept de smart city, de la digitalisation à l’inclusion sociale, en passant par l’environnement, la responsabilisation des citoyens, le transport, etc.
Mme Hayar a souligné dans son intervention que le choix de la thématique était d’autant plus important qu’ « après cette pandémie, nous ne pouvons pas passer à côté de l’intelligence communautaire et de la souveraineté ». Reconnaissant que les « les entreprises de haute technologie ont réussi à renforcer la croissance sans parfois améliorer le sort des citoyens », et que « l’accès à la technologie reste encore inéquitable, notamment dans les zones rurales », elle a pointé du doigt le fait que « les fractures sociales et technologiques peuvent être flagrantes », et que les individus concernés sont ainsi « implicitement exclus de la société ». C’est pourquoi, « pour être équitable et durable, le développement technologique doit prendre en compte le droit de toute personne à l’accès aux services de base », et « faciliter l’inclusion et l’égalité des chances ». Elle a souligné également les risques environnementaux sous-estimés des technologies numériques, ainsi que la rupture de l’équilibre familial parfois provoquée par le digital.
Et c’est là que la perspective de la low tech prend tout son sens, car le principe est basé sur l’inclusion de tous. Et en mettant à profit l’intelligence communautaire, on peut créer « des villes intelligentes par leurs citoyens et pour leurs citoyens », en donnant à ces derniers un rôle de partie prenante.
La nouvelle édition de Smart City Casablanca Symposium a ainsi pour objectifs d’offrir un carrefour d’échange qui permettra de réfléchir à la relation entre le citoyen et la technologie low-tech, mais aussi aux grands défis liés à l’urbanisation et à la métropolisation. Le symposium se déroule selon un triptyque urbanistique, économique et écologique. Durant les deux jours de l’événement, des intervenants de haut niveau, acteurs de la ville et experts de renom, débattront des «Best practices» dans les domaines tels que la gouvernance Bottom-up, l’innovation communautaire, l’entrepreneuriat social et le développement socioéconomique, la technologie low-tech au service des citoyens et enfin, la transition écologique des villes et des territoires.
Chaque année, Casablanca Smart City Symposium met en place une plateforme d’échange et de réflexion autour des programmes d’information et de sensibilisation quant aux différents enjeux liés à la smart city.
Notons que parmi les annonces faites lors de cet événement, on retiendra l’application Casa Chikaya, par Nabila Rmili, maire de Casablanca. Cette plateforme est mise à la disposition des citoyens pour leur permettre de déposer leurs plaintes et doléances, et offre la possibilité de suivre le traitement de son dossier par les autorités. Elle est disponible pour les smartphones, avec une deux versions, française et arabe. Les Casablancais pourront ainsi passer par cette plateforme pour déposer leurs plaintes, et on sait qu’ils en ont beaucoup, avec la possibilité de le faire de manière, ainsi que de joindre documents ou images. L’objectif étant d’avancer la digitalisation, de faciliter les procédures administratives, d’améliorer la relation entre le citoyen et l’Administration, tout en renforçant la connectivité au niveau de la ville.
Rappelons enfin qu’à côté des plénières et autres conférences, le grand public est invité à profiter également de l’événement, avec l’installation au niveau de la place des Nations-Unies de nombreuses activités autour de la technologie (par exemple, la réalité augmentée), qui seront ouvertes à tous pendant la durée de l’événement.
Selim Benabdelkhalek