Les cas signalés de rougeole ont explosé de près de 80 % dans le monde au cours des deux premiers mois de l’année, c’est le constat choquant annoncé récemment par l’OMS et l’Unicef. Au total, 17 338 cas ont été recensés dans les premiers mois de l’année 2022 contre 9 665 en 2021 sur la même période.
En effet, les deux agences de l’ONU craignent désormais l’apparition de graves épidémies de rougeole, une maladie virale hautement contagieuse, qui pourraient toucher des « millions d’enfants » en 2022.
Selon l’OMS, La crise sanitaire de la Covid-19 a entraîné d’importants retards dans les campagnes de vaccination contre la rougeole, déstabilisant la couverture vaccinale dans le monde et mettant en danger des millions d’enfants.
« Les perturbations liées à la pandémie, l’aggravation des inégalités en matière d’accès aux vaccins et la réaffectation des ressources destinées à la vaccination de routine empêchent un trop grand nombre d’enfants de recevoir une protection contre la rougeole et d’autres maladies à prévention vaccinale », explique l’OMS dans son communiqué officiel.
La rougeole est une maladie virale respiratoire très contagieuse. Bien qu’elle soit la plupart du temps bénigne, ses complications représentent une des principales causes de mortalité infantile dans les pays en voie de développement.
Le virus de la rougeole, extrêmement contagieux, se propage lorsque les malades toussent ou éternuent, par le contact rapproché entre personnes ou par le contact direct avec des sécrétions nasales ou laryngées.
Le virus reste actif et contagieux dans l’air ou sur les surfaces contaminées pendant 2 heures. Les porteurs du virus peuvent le transmettre pendant les 4 jours qui précèdent l’apparition de l’éruption cutanée et les 4 jours qui suivent.
Les flambées de rougeole peuvent entraîner des épidémies susceptibles de provoquer de nombreux décès, notamment parmi les jeunes enfants malnutris. Dans les pays où la rougeole a été en grande partie éliminée, les cas importés restent une source importante d’infection. Après la guérison de la maladie, le malade est immunisé à vie. Un malade est contagieux environ cinq jours avant l’apparition de l’éruption cutanée ; il le reste environ cinq jours après.
Une prise en charge clinique appropriée permet de réduire les complications graves de la rougeole. Le malade doit être correctement nourri, avoir un apport hydrique suffisant et recevoir un traitement contre la déshydratation à l’aide de la solution de réhydratation orale recommandée par l’OMS. Cette solution permet de pallier la perte de liquides et d’autres éléments essentiels entraînés par les diarrhées et les vomissements. On prescrira des antibiotiques pour traiter les infections oculaires et auriculaires ainsi que la pneumonie.
Il convient d’administrer à tout enfant pour lequel on pose le diagnostic de rougeole, 2 doses de complément vitaminique A à 24 heures d’intervalle. Ce traitement permet de pallier le déficit en vitamine A qu’entraîne la maladie même chez les enfants bien nourris et peut aider à prévenir les lésions oculaires et la cécité.
Au cours des 12 derniers mois, la Somalie, le Yémen, le Nigeria, l’Afghanistan et l’Éthiopie étaient en première ligne face à ce virus. Des inégalités qui révèlent un véritable problème sociétal comme l’explique Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF : « en plus d’être une maladie dangereuse et potentiellement mortelle, la rougeole est un signe avant-coureur qui révèle des lacunes dans la couverture vaccinale à l’échelle du globe – des lacunes dont pâtiront les enfants vulnérables »
Au Maroc, la vaccination contre la rougeole est obligatoire, en effet seuls 7 cas confirmés ont été enregistrés en 2018, l’OMS considère le pays alors en phase de pré-élimination de la rougeole.
La rougeole étant très contagieuse, les cas ont tendance à apparaître rapidement lorsque le niveau de vaccination diminue. L’OMS incite donc vivement les enfants à se faire vacciner : « en 2020, 23 millions d’enfants (3,7 millions de plus qu’en 2019) n’ont pas reçu les vaccins infantiles de base dans le cadre des services de santé de routine, soit le chiffre le plus élevé depuis 2009 ».