Au Maroc, un total de 29.018 cas de tuberculose a été détecté et mis sous traitement en 2020. Un chiffre qui était derrière le lancement de l’extension du plan stratégique national de prévention et de contrôle de la tuberculose 2021-2023, ayant pour but de réduire le nombre de décès liés à cette maladie de 60% en 2023 par rapport à l’année 2015.
En effet l’an dernier, le ministère de la Santé souligne dans un communiqué à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose (TB) (24 mars), que ce plan stratégique constitue le cadre idoine d’intensification de la lutte contre la tuberculose, selon une approche multisectorielle, ancrée au développement humain et prenant en compte les valeurs et principes de droits humains et ce, en parfaite cohérence avec la stratégie mondiale de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose.
Cette année l’OMS a appelé à investir sans plus tarder dans la lutte contre la tuberculose en apportant des ressources, un soutien, des soins et des informations. “Certes, 66 millions de vies ont été sauvées depuis 2000, mais la pandémie de COVID-19 a mis un frein à ces progrès. C’est ainsi que pour la première fois en plus de dix ans, le nombre de décès imputables à la tuberculose a augmenté en 2020. Les conflits qui font rage en Europe de l’Est, en Afrique et au Moyen-Orient viennent encore aggraver la situation des populations vulnérables” souligne l’OMS dans un communiqué.
D’après l’OMS, la COVID-19 a eu des répercussions encore plus négatives et disproportionnées sur les personnes atteints de tuberculose ou à risque, puisque la maladie s’est davantage transmise au sein des ménages et que les patients ont moins eu recours aux soins ou ont vu leur accès aux services de santé se réduire, raison pour laquelle l’OMS tire la sonnette d’alarme à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose pour que les pays rétablissent d’urgence l’accès aux services de lutte contre la maladie que la pandémie de COVID-19 a perturbé pour toutes les malades.
Dans le même sens, L’OMS affirme que la situation est pire encore pour les enfants et les adolescents malades de la tuberculose. Selon les estimations, 63 % des enfants et des jeunes adolescents de moins de 15 ans atteints de tuberculose n’ont pas bénéficié en 2020 des services vitaux de diagnostic et de traitement de la tuberculose, ou cette information ne figurait pas dans les chiffres officiels. Cette proportion était encore plus élevée – 72 % – pour les enfants de moins de 5 ans, dont près des deux tiers de ceux qui répondent aux conditions n’ont pas reçu de traitement préventif contre la tuberculose et restent donc exposés au risque de contracter la maladie.
Une situation grave et anxieuse qui a poussé l’OMS à actualiser ses lignes directives relatives à la prise en charge de la tuberculose chez l’enfant et l’adolescent afin de mettre en évidence de nouvelles recommandations centrées sur le patient en ce qui concerne le diagnostic, le traitement et la prévention. Ainsi, les recommandations les plus récentes sont les suivantes :
Les tests diagnostiques sont élargis pour inclure les échantillons non invasifs, tels que les selles.
Le test initial recommandé pour diagnostiquer une tuberculose chez l’enfant et l’adolescent est le diagnostic moléculaire rapide.
Le traitement recommandé des formes bénignes de tuberculose pharmacosensible chez l’enfant et l’adolescent passe désormais de six à quatre mois, et celui de la méningite tuberculeuse passe quant à lui de 12 à six mois. Cela favorise une démarche centrée sur le patient qui réduira les coûts de la prise en charge de la tuberculose pour les enfants, les adolescents et leurs familles.
Deux des médicaments les plus récents pour traiter la tuberculose pharmacorésistante (la bédaquiline et le délamanide) sont maintenant recommandés chez les enfants de tous âges, de sorte que les enfants concernés par cette forme de la maladie peuvent bénéficier d’un schéma thérapeutique exclusivement par voie orale, quel que soit leur âge.
De nouveaux modèles de prise en charge décentralisée et intégrée de la tuberculose sont également recommandés, ce qui permettra à un plus grand nombre d’enfants et d’adolescents d’accéder aux soins antituberculeux ou au traitement préventif plus près de leur lieu de résidence.
La tuberculose reste l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières au monde. Chaque jour, elle coûte la vie à plus de 4100 malades et près de 30 000 personnes développent cette maladie que l’on peut prévenir et guérir. Mettre fin à la tuberculose exige une action concertée de tous les secteurs, c’est pourquoi l’OMS ne cesse d’appeler chacun – individus, communautés, sociétés, donateurs et pouvoirs publics – à apporter sa contribution pour en finir avec la tuberculose.