Hanae RHARNIT est un jeune femme qui se lance dans l’arène du combat électoral, à la fois aux élections législatives pour la région de Rabat-Salé-Kenitra, et aux élections communales comme tête de liste femmes à Rabat-Souissi sous les couleurs du PPS ? Diplômée de SciencesPo Paris en Politiques Internationales du Développement, Hanae travaille dans le secteur énergétique en tant que Responsable de Coopération Internationale au sein d’une institution renommée. Elle a choisi de renforcer ses compétences en énergies renouvelables sur les bancs des écoles X-Polytechnique et HEC Paris.
Son parcours remarquable lui a valu d’être sélectionnée en 2019 par la Japan Foundation et le MOFA (Ministry of Foreign Affairs of Japan) comme « Young MENA Leader » pour présenter au Japon les réalisations du Maroc dans le domaine environnemental. Elle nous éclaire ci-après sur sa carrière et ses ambitions.
Qu’est-ce qui vous a poussée à vous engager en politique ?
C’est au cours de mes études à SciencesPo Paris, d’où je suis diplômée en Politiques du Développement International, que mon engouement pour la vie publique s’est confirmé, que mon leadership politique s’est développé. La politique commençait alors à graduellement occuper une place centrale dans ma vie.
D’autre part, constatant la sous-représentation des femmes mais aussi des jeunes dans l’échiquier politique, j’ai observé que paradoxalement, à l’occasion de révolutions ou simplement de grands mouvements de masses, c’est généralement la jeunesse qui s’est trouvée en première ligne, poussée par son besoin d’absolu, son désir de changement, son courage et son dynamisme.
Principal moteur de l’histoire et de la démocratie, l’apport de la jeunesse est la condition indispensable de tout progrès politique et social. Cette jeunesse d’aujourd’hui n’a d’autre désir que d’être représentée par des jeunes et nouveaux visages. Le renouvellement des élites dont a besoin notre pays ne peut se faire sans l’engagement des jeunes et des femmes.
Comment définissez-vous vos valeurs politiques ?
Je suis une progressiste qui prône la démocratie sociale, c’est-à-dire que sur le plan économique je défends l’économie de marché et la liberté d’entreprendre, avec un état fort, redistributeur, qui défend le droit des travailleurs, une protection sociale pour tous et des libertés individuelles et collectives respectées. Sur le plan du dialogue politique et social je considère qu’il est important de faire adopter par le gouvernement la participation des citoyens à la vie publique.
Félicitations pour votre engagement, vous vous présentez aux élections législatives et communales, qu’attendez-vous de ce scrutin ?
Je suis empiriquement convaincue que la présence des femmes progressistes au Parlement influence la manière dont fonctionne cette institution, comme la priorité accordée aux questions et aux politiques, l’introduction de nouvelles législations, la réforme des lois existantes, l’intérêt porté à la question des libertés individuelles et collectives, la justice sociale, l’intérêt porté à l’élaboration des budgets.
En ce qui concerne les conseils communaux, il faut laisser la place aux jeunes et aux femmes afin de diversifier la représentation générationnelle de la population locale.
Vous êtes la tête de liste femmes de Rabat-Souissi, en quoi votre mandat sera différent si vous êtes élue ?
Nous proposons tout d’abord d’impliquer les habitants dans le choix des actions prioritaires de la commune, en consacrant une partie du budget comme budget participatif. Par ailleurs, nous considérons que nos électeurs doivent pouvoir évaluer le niveau de développement de leur commune, son degré d’autonomie, la qualité et le niveau des services publics, le niveau d’équipement et des commerces.
Nous souhaitons donc créer un outil de planification qui intègre ces données et qui permettra de modéliser et d’orienter l’aide à la décision pour être transparents envers nos électeurs. Cette proposition s’inspire de l’initiative d’« inventaire communal rural » qu’avait mis en place le HCP (Haut-Commissariat au Plan) et qui avait permis d’apprécier l’impact de l’effort de développement consenti au niveau de chacune des 1400 localités étudiées.
Quelles sont les 5 propositions saillantes de votre programme électoral pour Rabat-Soussi ?
Notre programme propose 20 mesures, parmi elles :
– La création d’une « Application Souissi » avec géolocalisation renseignant toutes sortes d’informations sur le quartier: pharmacies de garde, commerces, postes de police, médecins, cliniques, écoles, lignes de transport en commun, horaires de bus. Cette application sera accompagnée d’un Numéro Vert, elle permettra d’effectuer des réclamations en direct : présence d’ordures et d’objets encombrants sur la chaussée, éclairage public dysfonctionnant, trous sur les voieries, accompagnement agression, informations
– La création d’un marché de quartier, convivial et organisé, de fruits et légumes, de produits locaux (bio notamment), pour faire ses courses auprès de marchants qui loueront des petits espaces de vente auprès de la commune. Cette initiative permettra d’intégrer l’économie informelle dans le formel et faciliter l’acte d’achat en proposant le paiement par carte bancaire.
– Nous souhaitons doter le Souissi de 5 ambulances équipées pour le transport prioritaire des habitants vers les centres hospitaliers, disponibles 24h/24 et 7j/7.
– Tri intelligent et recyclage des déchets en mettant à disposition de l’ensemble des habitants 3 poubelles différentes (verre | papiers, cartons | matières plastiques et emballages divers).
– Pour densifier le Souissi, nous souhaitons plaider pour la possibilité de morcellement en deux des terrains de plus de 2000 m² et d’accélérer les plans d’aménagement urbain en attente (plateau Akrach notamment).
– Par ailleurs, considérant la population vieillissante du Souissi, notre programme n’oublie pas les séniors, pour lesquels nous souhaiterions aménager des centres d’activités et de loisirs intergénérationnels.
LNT avec CdP