Le taux de chômage s’est accru de 2 points entre les premiers trimestres de 2020 et de 2021, passant de 10,5% à 12,5%, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Ce taux a enregistré une forte hausse aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, passant respectivement de 3,9% à 5,3% et de 15,1% à 17,1%, précise le HCP dans une note d’information relative à la situation du marché de travail au T1-2021.
Il a également enregistré une forte hausse parmi les femmes (3,2 points), de 14,3% à 17,5%, et parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (5,7 points), de 26,8% à 32,5%, indique la même source, ajoutant que le taux de chômage des diplômés a, de son côté, enregistré une hausse de 2 points, passant de 17,8% à 19,8%.
Ladite note fait aussi ressortir que le nombre de chômeurs a augmenté de 242.000 personnes entre le premier trimestre de l’année 2020 et celui de 2021, passant de 1.292.000 à 1.534.000 chômeurs, ce qui correspond à une augmentation de 19%. Cette hausse étant le résultat d’une augmentation de 185.000 chômeurs en milieu urbain et de 57.000 en milieu rural.
Par ailleurs, le volume du sous-emploi, dans ses deux composantes, est passé, durant la période, de 954.000 personnes à 988.000, de 531.000 à 552.000 dans les villes et de 423.000 à 435.000 à la campagne. Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 8,8% à 9,2%, au niveau national, de 8,7% à 8,9% en milieu urbain et de 8,9% à 9,6% en milieu rural.
Le taux de sous-emploi des hommes (10,2%) est presque deux fois plus élevé que celui des femmes (5,6%). En milieu urbain, il est de 9% contre 8,3% pour les femmes et en milieu rural, il est presque 5 fois plus élevé parmi les hommes avec 12% que parmi les femmes (2,5%).
Perte de 202.000 postes entre T1-2020 et T1-2021
L’économie marocaine a perdu 202.000 postes d’emploi au niveau national, principalement des emplois non rémunérés (185.000 postes) entre le premier trimestre de 2020 et celui de 2021, indique par ailleurs le HCP.
Cette évolution recouvre une création de 56.000 en milieu urbain et une perte de 258.000 postes en milieu rural, précise le HCP, rappelant qu’une année auparavant, entre les premiers trimestres de 2019 et 2020, l’économie nationale avait créé 77.000 postes. Par type d’emploi, 185.000 emplois non rémunérés ont été perdus, résultat d’une perte de 178.000 en milieu rural et de 7.000 en milieu urbain, alors que l’emploi rémunéré a régressé de 16.000 postes, conséquence d’une perte de 80.000 en zones rurales et d’une création de 64.000 emplois en zones urbaines.
Sur la même période, le taux d’activité a baissé, au niveau national, de 46% à 45,5%, poursuit ladite note, faisant observer que ce taux a baissé de 53,3% à 51,1% en milieu rural et a augmenté de 42,1% à 42,6% en milieu urbain. L’écart entre hommes et femmes a atteint 49,5 points, avec des taux d’activité respectifs de 70,7% et de 21,2%. Ces taux étaient de 70,3% et de 22,6% au premier trimestre de 2020.
De son côté, le taux d’emploi a baissé de 41,2% à 39,9% au niveau national. Ce taux a connu une légère baisse de 0,4 point en milieu urbain (de 35,7% à 35,3%), alors qu’il a perdu 2,8 points en milieu rural (de 51,2% à 48,4%). L’écart entre hommes et femmes a atteint 45,4 points avec des taux d’emploi respectifs de 62,9% et de 17,5%. Ces taux étaient de 63,8% et de 19,3%, une année auparavant.
5 régions abritent 72% des actifs de 15 ans et plus
Cinq régions du Royaume abritent 72% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus, toujours selon le Haut-Commissariat au Plan.
La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 22,5% d’actifs, suivie de Marrakech-Safi (13,3%), de Rabat-Salé-Kénitra (13,3%), de Fès-Meknès (11,4%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,2%), précise le HCP.
Ladite note fait également ressortir que quatre régions affichent des taux d’activité plus élevés que la moyenne nationale (45,5%). Il s’agit de Casablanca-Settat (48,6%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (48,1%), Marrakech-Safi (46,8%) et Drâa-Tafilalet (46,4%).
En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de Fès-Meknès (42,5%), de Souss-Massa (42,3%) et de l’Oriental (41,6%), relève la même source.
En outre, le HCP indique que presque trois quarts des chômeurs (73%) sont concentrés dans cinq régions. Casablanca-Settat vient en première position avec 27,5% de chômeurs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,1%), de Fès-Meknès (12,5%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,7%) et de l’Oriental (9,6%).
Les taux de chômage les plus élevés sont observés dans les régions du Sud (19,6%) et de l’Oriental (18,7%).
Avec moins d’acuité, deux autres régions dépassent la moyenne nationale (12,5%) à savoir Casablanca-Settat (15,3%) et Fès-Meknès (13,6%), tandis que Drâa-Tafilalet, Marrakech-Safi et Béni Mellal- Khénifra enregistrent les taux les plus bas avec respectivement 7,8%, 7,9% et 8,8%.
LNT avec Map