Le Groupe OCP et la Banque de commerce et de développement de l’Afrique de l’Est et australe (Trade and Development Bank-TDB) ont annoncé, mardi, avoir effectué des transactions commerciales de 400 millions de dollars menées via la technologie blockchain.
Un montant de 270 millions de dollars a déjà été exécuté tandis que le reste est prévu durant les prochains mois, indique-t-on dans un communiqué conjoint, notant que le groupe OCP est la première entreprise africaine à exécuter une transaction commerciale intra-africaine utilisant la technologie blockchain.
Cette transaction a permis de financer l’expédition d’engrais phosphatés du Maroc vers l’Éthiopie, note la même source, relevant que cette initiative s’inscrit dans la stratégie de digitalisation du groupe visant à contribuer notamment à la réduction du déficit de financement du commerce en Afrique et à stimuler le commerce intra-africain, en particulier dans le secteur des engrais, grâce à l’inclusion digitale.
La technologie blockchain de Dltledgers permet à toutes les parties prenantes de réaliser la transaction numériquement et de compléter l’opération d’import-export en moins de deux heures, indique le communiqué, ajoutant que les transactions « papier » équivalentes sont généralement conclues en trois semaines ou plus, en raison du délai nécessaire aux fournisseurs pour le transfert de documents physiques à l’acheteur via le système bancaire traditionnel.
Avec le ralentissement actuel de la logistique mondiale et des chaînes d’approvisionnement, les transactions de financement du commerce peuvent prendre jusqu’à six semaines, en raison de la fermeture des frontières et des aéroports qui continue d’engendrer des retards supplémentaires.
Dans le cas de cette opération, les parties peuvent télécharger, afficher, modifier et valider la documentation dans une blockchain privée, simultanément et en temps réel, poursuit le communiqué.
Par ailleurs, la technologie blockchain présente de nombreux avantages notamment une empreinte carbone plus faible, des opérations plus sécurisées grâce aux technologies de cryptage et de vérification, plus de transparence et de traçabilité, et la réduction de risques grâce à l’élimination d’éventuelles erreurs et ambiguïtés dans l’échange et la modification des documents.
Ces transactions sont réalisées alors que le commerce global s’est contracté de 5 à 10% en 2020, vis-à-vis de l’année précédente, parallèlement à la baisse en demande de financement commercial, fait observer la même source.
Et de souligner que TDB a facilité plus d’un demi-milliard de dollars en financement du commerce en Éthiopie en 2020, et a soutenu près d’un milliard de dollars en importations d’engrais du Groupe OCP vers l’Éthiopie au cours des trois dernières années.
Elle a également facilité le financement du commerce en Éthiopie en fournissant des solutions qui aident à répondre aux besoins en devises et permettent l’importation de produits agricoles et énergétiques vitaux, notamment les engrais, le blé ou encore le sucre. L’importation d’engrais augmente le rendement des cultures et les niveaux de productivité, améliore la sécurité alimentaire, augmente les recettes en devises provenant des cultures commerciales et soutient l’emploi local.
En octobre 2019, TDB est devenue la première institution financière de développement africaine à conclure une transaction de financement du commerce en utilisant la technologie blockchain, en finançant l’importation de 50.000 tonnes de sucre blanc de l’Inde vers la région qu’elle dessert. Cette transaction innovante a servi d’exemple à l’industrie mondiale du financement du commerce, tout en créant un modèle que TDB a pu répliquer pour d’autres transactions telles que cette transaction intra-africaine.
Le Groupe OCP a toujours mis l’accent sur la nécessité d’une collaboration intra-africaine pour relever le défi d’une agriculture structurée, efficace et durable. Cette coopération s’inscrit également dans le mandat de TDB qui vise à promouvoir le commerce intra et inter-régional, ainsi que son intégration dans la région qu’elle dessert et sur le continent, dans la lignée des actions de l’AfCFTA (African Continental Free Trade Area), précise la même source.
Et de conclure que l’agriculture joue un rôle essentiel dans l’économie éthiopienne, représentant 31 % du PIB du pays et 66 % de son marché du travail. Les engrais sont fondamentaux pour le secteur, dans la mesure où environ la moitié de ces produits sont importés auprès du Groupe OCP depuis le Maroc.